«J’ai été déshonoré et condamné à cause de la malhonnêteté de deux hauts responsables représentant la France…» Condamné, lourdement d’ailleurs, André Guelfi l’a indéniablement été par la justice en 2007. Quant à son soi-disant «déshonneur», évoqué dans une lettre retrouvée en perquisition, cet affairiste n’avait rien trouvé de mieux que de monter un stratagème diabolique pour le laver. Surnommé «Dédé la Sardine» (ce Corse né au Maroc s’était lancé dans la pêche avec les premiers bateaux-usines), l’homme s’était fait connaître par son implication dans un des plus gros scandales de la Ve République : l’affaire Elf. Ce scandale d’Etat concernait le groupe pétrolier public (repris depuis par TotalEnergies), dont les millions ont alimenté la corruption des pays d’Afrique où l’entreprise exploitait ses champs d’or noir. Et rempli quelques comptes bancaires cachés d’industriels français.

Décédé en 2016, Guelfi n’aura pas eu le loisir de constater l’échec de son plan. Mais, pour y avoir été mêlés, trois avocats, un administrateur judiciaire, un arbitre ancien juge du tribunal de commerce et deux arbitres internationaux risquent de se retrouver au tribunal correctionnel de Nanterre pour y être jugés. Selon un réquisitoire de 117 pages consulté par Libération, daté du 23 janvier, le procureur de la République réclame un procès contre sept personnes, so