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Reportage

Terres agricoles, biodiversité, trafic routier… Dans le Val-de-Marne, un projet de prison imposé au mépris de l’opposition locale

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A Noiseau, une future maison d’arrêt de 800 places suscite une vive opposition. Habitants, agriculteurs et associations pointent les risques pour les écosystèmes et le devenir des exploitants agricoles.
Le 9 janvier 2025, devant l'hôtel de ville de Noiseau (Val-de-Marne), où s'affiche l'opposition de la commune au projet de construction d'une prison sur des terres agricoles locales. (Albert Facelly/Libération)
publié le 26 janvier 2025 à 9h12

Au milieu des cultures céréalières de Noiseau (Val-de-Marne) pourrait bientôt pousser une prison. Arpentant les champs, Jocelyne Boulet aperçoit un échassier et quelques empreintes de chevreuils. «C’est fou, on est à 15 kilomètres de Paris, et c’est si calme», glisse-t-elle, avant de pointer les piézomètres, appareils de mesure du niveau des nappes phréatiques. «C’est ici que devrait se trouver la prison», peste la secrétaire de l’Association rurale de protection du cadre de vie, de l’habitat et de l’environnement (l’Aruche).

Coincées entre la forêt Notre-Dame et une immense antenne d’un centre France Télécom en friche, les terres agricoles de cette ville de 4 600 habitants ont été choisies par l’Agence publique pour l’immobilier de la justice (Apij) pour accueillir une maison d’arrêt de 800 places. L’établissement, ses deux miradors et ses murs hauts de six mètres, devrait être livré en 2028 pour un coût de 239 millions d’euros.

Comme la majorité des Noiséens, Jocelyne Boulet a été «estomaquée» de découvrir le projet en lisant le Parisien Val-de-Marne en octobre 2018. Dans le cadre du plan 15 000 visant à