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Libération
Démenti

Attentat : le gouvernement annonce une «tentative de passage à l’acte» déjouée à Pâques, avant de rétropédaler

La porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot a déclaré ce mercredi 3 avril qu’une attaque a été évitée par les forces de l’ordre le week-end dernier. Quelques minutes plus tard, son entourage a démenti ses propos : «Aucun attentat n’a été déjoué ce week-end».
Prisca Thevenot en conférence de presse après le Conseil des ministres, à Paris, ce mercredi 3 avril 2024. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 3 avril 2024 à 12h16
(mis à jour le 3 avril 2024 à 13h07)

Machine arrière toute. La porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, avait annoncé ce mercredi 3 avril en fin de matinée qu’une «tentative de passage à l’acte» avait été déjouée pendant le week-end de Pâques. Mais quelques minutes plus tard, son entourage a démenti l’information auprès de l’AFP, expliquant qu’elle évoquait en fait un projet d’attaque remontant à début mars : «Aucun attentat n’a été déjoué ce week-end». «Lors de son point presse, la porte-parole du gouvernement faisait référence aux propos du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer de ce week-end qui a annoncé l’arrestation d’un individu début mars qui voulait s’en prendre à des lieux de culte», a ajouté la même source.

Devant la presse à l’issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement avait célébré la «mobilisation» des forces de l’ordre renforcée en France face à la menace terroriste, qui avait permis «d’éviter» un «passage à l’acte le week-end dernier». «Car oui, il y a des tentatives de passages à l’acte et grâce à la mobilisation de ces hommes et de ces femmes au quotidien, nous pouvons éviter des drames», avait ajouté Prisca Thevenot. Elle n’a toutefois pas donné davantage de précisions, tandis que le ministère de l’Intérieur s’était ensuite refusé à tout commentaire.

Peu après, relancée par une question d’un journaliste, Prisca Thevenot a reconnu n’avoir «sûrement pas été claire», assurant qu’elle faisait référence à l’annonce «ce week-end» par Gérald Darmanin de cette attaque déjouée, qui s’était produite début mars.

Alors que Paris s’apprête à accueillir cet été les Jeux olympiques, le dispositif Vigipirate a été relevé le 24 mars à son niveau maximal, «urgence-attentat», deux jours après l’attaque qui a fait au moins 144 morts dans une salle de concert près de la capitale russe, revendiquée par le groupe Etat islamique.

Gérald Darmanin avait annoncé dimanche la mobilisation de 13 500 forces de l’ordre sur près de 4 530 lieux de culte partout en France afin de «protéger les offices» catholiques et protestants pour la fête de Pâques. Le niveau «très élevé» de la menace terroriste ainsi que la «persistance des tensions» internationales, avec notamment la guerre à Gaza et l’attentat de Moscou «exigent le maintien d’une extrême vigilance» pour les fêtes de Pâques, écrivait quelques jours avant le ministre dans une note envoyée aux préfets.

La porte-parole du gouvernement a ensuite rappelé que «45 attentats» avaient été «déjoués depuis 2017», selon le bilan du gouvernement. Le Premier ministre Gabriel Attal avait déjà affirmé la semaine dernière, avant le week-end de Pâques, que deux projets d’attentat avaient été «déjoués» en France depuis le début de l’année.

L’un concernait un projet d’«action violente contre un édifice religieux catholique» par un homme «manifestement acquis à l’idéologie jihadiste», avait fait savoir le parquet national antiterroriste (Pnat).

Mise à jour : à 13h20, avec l’ajout de la déclaration de Prisca Thevenot à la suite d’une demande d’éclaircissement d’un journaliste.