Un policier qui braque son arme de service sur un automobiliste qui veut prendre la fuite, avant de l’abattre d’une balle tirée à bout portant à travers sa vitre. Les images de ces faits survenus le 7 septembre à Nice (Alpes-Maritimes), devenues virales en quelques heures, ont ravivé les interrogations sur l’usage des armes à feu par les forces de l’ordre. Mis en examen pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner», le tireur, Michel G., un policier adjoint qui a invoqué la légitime défense, a été laissé libre sous contrôle judiciaire. Les premières pièces de l’enquête pénale, dont Libération a eu connaissance, révèlent les contradictions de la version policière et les errements des agents au cours de cette intervention qui a coûté la vie à un Tunisien de 24 ans, Zyed Bensaid (1).
Ce 7 septembre, un équipage de la brigade motorisée de sécurité routière de Nice est en patrouille dans le sud de la ville. A son bord, le brigadier Kadino V., 40 ans, est accompagné de l’adjoint de sécurité Michel G., 23 ans, entré dans la police depuis à peine un an, dont six mois passés à l’accueil du commissariat. Plus tôt dans la journée, les deux hommes ont participé à la sécurisation d’une manifestation des personnels de l’Education nationale dans le centre-ville, p