Quelques jours après la rixe dans l’enceinte du tribunal de Bordeaux, c’est cette fois le palais de justice de Toulouse qui a été le théâtre de violences. Une victime de séquestration a été passée à tabac dans une salle d’audience par des proches de ses ravisseurs présumés, mercredi au soir. Ses agresseurs ont réussi à prendre la fuite et sont encore activement recherchés ce vendredi 23 mai.
Alors qu’une audience était en cours devant le tribunal correctionnel mercredi soir, trois hommes assistant au procès d’un enlèvement sur fond de trafic de drogue ont agressé cet homme d’une vingtaine d’années, lui donnant des coups de pied et de poing, alors qu’il se trouvait au sol, selon son avocat Brice Zanin. «Sa tête est cognée contre le sol alors que fusent les insultes. Un policier isolé tente de faire barrage à cette déferlante de coups, en vain : l’acharnement se prolonge pendant plusieurs minutes», relate le quotidien local, La Dépêche du Midi.
Exfiltré par un souterrain du tribunal
L’homme molesté, arcade sourcilière ouverte et multiples contusions, a dû être exfiltré du tribunal par un souterrain, puis a passé une nuit à l’hôpital, a précisé son avocat. Le procès, qui se déroule de mercredi à vendredi, a pu se poursuivre à huis clos. L’agent de police qui s’interposait en compagnie d’un huissier, d’un avocat et d’un magistrat, a été légèrement blessé.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Toulouse, a fait savoir le procureur de la ville, David Charmatz. «Après les violences constatées à Bordeaux au début d’un dossier d’assises, ces faits émeuvent nécessairement la communauté judiciaire car ils démontrent que l’institution elle-même - même si elle n’était pas visée - n’est plus à l’abri de passages à l’acte violents en son sein», a-t-il souligné.
Une violente bagarre avait éclaté le 19 mai dans l’enceinte de la cour d’assises de la Gironde lors du procès de trois jeunes hommes, jugés pour la mort d’un autre jeune de 16 ans lors d’une fusillade, sur fond de rivalités entre quartiers bordelais.