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Opi-Omi

Chute massive au Tour de France : la femme à la pancarte sera jugée le 14 octobre

Tour de France 2021dossier
La spectatrice soupçonnée d’être à l’origine samedi en Bretagne d’une chute massive dans le peloton du Tour de France à cause de sa pancarte «Opi-Omi» sera jugée le 14 octobre.
Lors de la première étape du Tour de France samedi, une importante chute a été provoquée par une spectatrice. (Anne-Christine Poujoulat/AFP)
publié le 1er juillet 2021 à 18h14
(mis à jour le 2 juillet 2021 à 11h52)

Une «bêtise». C’est le mot choisi par la mise en cause, une femme française d’une trentaine d’années, inconnue des services de police, mariée et habitants à quelques kilomètres des lieux de l’incident de samedi. C’est le procureur de la République de Brest, Camille Miansoni, qui a pris la parole ce jeudi après-midi afin de faire un point sur les débuts de l’enquête. Elle a depuis été présentée au parquet et comparaitra à l’audience du tribunal correctionnel de Brest du 14 octobre, a annoncé le parquet.

Après deux plaintes déposées, dont celle de l’organisation du Tour qui va finalement être retirée, une enquête avait été ouverte pour «blessures involontaires». La femme au désormais célèbre ciré jaune et à la pancarte «Opi-Omi» sera finalement jugée pour «mise en danger d’autrui par violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement» et «blessures involontaires ayant entraîné une incapacité de travail n’excédant pas 3 mois par manquement délibéré à une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement».

D’après le procureur, elle s’est présentée mercredi avec son mari à la gendarmerie de Landerneau pour se rendre et a été placée en garde à vue, cinq jours après l’accident de la première étape du Tour. «Le temps pour elle de digérer sa bêtise, ce sont ses mots», a affirmé Camille Miansoni. Le couple a ainsi été entendu par les gendarmes et «l’un et l’autre ont expliqué que la mise en cause cherchait à adresser un message affectueux à l’attention de ses grands-parents, spectateurs assidus du Tour de France». La fameuse phrase «Opi-Omi» signifiant en allemand usuel «Allez papi mamie», et la grand-mère de la femme étant d’origine allemande.

«Sentiment de honte»

«Elle éprouve un sentiment de honte, de peur face aux conséquences de son acte, angoissée par le retentissement médiatique de ce qu’elle appelle «sa bêtise»», a insisté la procureure. Le commandant du groupement de gendarmerie du Finistère, le colonel Nicolas Duvinage, a aussi tenu à lancer un appel au calme «notamment sur les réseaux sociaux». «Après l’appel à témoins publié sur notre compte Facebook, nous avons reçu plus de 4 000 commentaires dont certains très utiles, d’autres beaucoup moins et même des appels à la violence, déplore-t-il. Il est important de garder la tête froide sur cette affaire. La mise en cause présente des fragilités personnelles, il ne doit pas y avoir de lynchage public.»

Le colonel Duvinage en a aussi profité pour justifier le passage entre les mailles du filet de la femme au ciré jaune au départ, avec tout de même «près de 800 gendarmes» engagés dans le Finistère le long des routes. «Nous avions des difficultés de communication et aucun accès aux images de télévision au moment où l’incident a eu lieu, explique-t-il. La priorité était aux réactions de secours et à la gestion des flux. Je ne laisserai d’ailleurs pas dire que nous avons mis des moyens disproportionnés sur cette affaire par la suite. Nous avons mobilisé les troupes nécessaires et continué à travailler sur d’autres dossiers dans le même temps.»