L’Office antistupéfiants sonne l’alarme. Les six premiers mois de l’année en cours confirment la tendance : la déferlante de cocaïne continue de s’épancher sur la France et le «tsunami blanc» n’est pas près de s’arrêter. Selon le dernier rapport de l’Office sur l’état de la menace du narcotrafic en 2025, pas moins de 37 tonnes de cocaïne ont été saisies au cours du premier semestre. Une hausse de 45 % par rapport au début de l’année dernière. 2024 était déjà l’année de tous les records : l’an dernier, les saisies de cocaïne dans l’Hexagone avaient atteint des sommets avec 53,5 tonnes saisies. Les transports par voie maritime interceptés ont totalisé 41,8 tonnes soit 78 % de l’ensemble des saisies réalisées, dont 14,4 tonnes au seul port du Havre. Clotilde Champeyrache est économiste au Conservatoire national des arts et métiers et spécialiste de la mafia. Pour Libération, elle analyse les nouvelles techniques des organisations criminelles et les nouvelles routes pour faire entrer en France une dope toujours plus pure.
En quoi la mer est-elle devenue une autoroute pour les cargaisons de stupéfiants et particulièrement le transport de cocaïne ?
L’essor de la voie maritime est précisément lié à la problématique du trafic de cocaïne. La pâte base, la matière première indispensable pour fabriquer le chlorhydrate de cocaïne, n’est cultivée que dans le plateau andin. En Colombie, au Pérou et en Bolivie, on n’a jamais autant produit de coca. Le produit est plus pur et so