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A la barre

Trois ans avec sursis requis contre Dominique Boutonnat : «Si je ne me dégageais pas, ça allait jusqu’au viol»

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Violences sexuellesdossier
Le président du Centre national du cinéma, 54 ans, est accusé d’agression sexuelle par son filleul, de vingt-neuf ans son cadet. Les faits se seraient déroulés lors de vacances en Grèce en 2020. Il était jugé ce vendredi 14 juin à Nanterre.
Dominique Boutonnat, au Touquet le 2 novembre 2022. ( Jaak Moineau/Hans Lucas. AFP)
par Jeanne Toutain
publié le 15 juin 2024 à 11h57

L’homme de 25 ans semble vouloir rentrer en lui-même. Les mots peinent à sortir. Comme bloqués au bord des lèvres. Mais Malory (1) est venu à l’audience pour parler. Pour raconter sa version des faits. «Quand il a appuyé ses mains sur ma tête pour essayer de me forcer à lui faire une fellation, je l’ai regardé. J’ai essayé de retrouver mon parrain dans ses yeux.» La phrase reste en suspens, dans l’air pesant de la salle du tribunal correctionnel de Nanterre. «Mais j’ai vu que je n’étais plus celui qu’il considérait comme un fils. Et que si je ne me dégageais pas, ça irait jusqu’au viol.» «Il», c’est Dominique Boutonnat, 54 ans, producteur et président du Centre national du cinéma (CNC) depuis 2019. Parrain de Malory et meilleur ami de ses parents. Dans la nuit du 3 au 4 août 2020, il aurait forcé son filleul, de vingt-neuf ans son cadet, à des actes sexuels non consentis. Des faits d’agression sexuelle pour lesquels il était jugé ce vendredi 14 juin, et qu’il nie.

Cet été-là, Malory, ses parents et sa petite sœur sont invités à passer une semaine de vacances dans la villa de Dominique Boutonnat sur l’île grecque de Kéa. La famille a besoin de ce changement d’air. L’année qui vient de s’écouler a été difficile. L’enfermement duran