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Libération
Reportage

Trop de prisonniers, pas assez de surveillants : à la prison de Strasbourg, tout concourt à faire «exploser la cocotte-minute»

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Dans la maison d’arrêt de la préfecture du Bas-Rhin, où un détenu est mort dans l’incendie de sa cellule, fin juin, prisonniers comme personnels dénoncent les conséquences de la surpopulation carcérale. «Libé» a suivi la visite du député LFI du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes, le 16 juillet.
Le 29 juin, le décès d’un homme de 57 ans incarcéré à la maison d'arrêt de Strasbourg a suscité un fort émoi. (Abdesslam Mirdass/Hans Lucas)
par Ophélie Gobinet, correspondante à Strasbourg
publié le 1er août 2025 à 14h31

Depuis la cour où il enchaîne les tours de promenade, un jeune détenu lève la tête et capte la présence d’une caméra. Quatre étages plus haut, dans le bâtiment A de la maison d’arrêt de Strasbourg, une journaliste a glissé son objectif sur le rebord d’une petite fenêtre carrée pour filmer des images d’illustration. Amusé par la présence de l’appareil, le détenu retire son maillot de foot. Torse nu, il lève les bras et crie : «Seulement une promenade par jour ! Un seul paquet de pâtes par semaine !»

Mercredi 16 juillet, Emmanuel Fernandes, député LFI de la deuxième circonscription du Bas-Rhin, s’est présenté, en début d’après-midi, à la porte de la maison d’arrêt, accompagné de journalistes, dont Libération. Il connaît l’établissement : en 2022, fraîchement élu, il avait déjà fait valoir son droit de visite. «Je retourne sur place pour voir l’évolution : elle est plutôt négative, estime-t-il. Un établissement pénitentiaire n’est pas censé mener à la mort.» Le 29 juin,