Depuis la cour où il enchaîne les tours de promenade, un jeune détenu lève la tête et capte la présence d’une caméra. Quatre étages plus haut, dans le bâtiment A de la maison d’arrêt de Strasbourg, une journaliste a glissé son objectif sur le rebord d’une petite fenêtre carrée pour filmer des images d’illustration. Amusé par la présence de l’appareil, le détenu retire son maillot de foot. Torse nu, il lève les bras et crie : «Seulement une promenade par jour ! Un seul paquet de pâtes par semaine !»
Mercredi 16 juillet, Emmanuel Fernandes, député LFI de la deuxième circonscription du Bas-Rhin, s’est présenté, en début d’après-midi, à la porte de la maison d’arrêt, accompagné de journalistes, dont Libération. Il connaît l’établissement : en 2022, fraîchement élu, il avait déjà fait valoir son droit de visite. «Je retourne sur place pour voir l’évolution : elle est plutôt négative, estime-t-il. Un établissement pénitentiaire n’est pas censé mener à la mort.» Le 29 juin,