Une scène de crime bouclée neuf ans après les faits. Les lieux qui ont été le théâtre du quadruple meurtre de Chevaline (Haute-Savoie), le 5 septembre 2012, sont inaccessibles ce jeudi après-midi. Ils le seront aussi demain, «gelés» par la section de recherche de la gendarmerie de Chambéry, en charge de l’enquête. La circulation automobile est interrompue et des magistrats sont attendus sur place.
Pas de quoi réchauffer, toutefois, ce qui constitue l’une des affaires françaises les plus célèbres de la dernière décennie. «Il s’agit d’un acte d’enquête classique, ce n’est pas lié à de nouveaux rebondissements et on ne s’attend pas à découvrir des choses particulières», dégonfle Line Bonnet-Mathis, procureure de la République d’Annecy, auprès de France 3 Auvergne-Rhône Alpes. Concrètement, il s’agit d’une «remise en situation» visant à présenter la scène de crime aux nouveaux magistrats en charge de l’affaire.
«Incohérences de certains témoignages»
On ne peut même pas parler de reconstitution, d’après le Dauphiné Libéré. Le quotidien régional précise tout de même que «ces investigations devraient suivre des tranches horaires précises pour déterminer les incohérences de certains témoignages». L’opération avait été gardée secrète jusqu’à ce que soit rendu public un arrêté municipal interdisant le survol de la Combe d’Ire, de mercredi à 17 heures jusqu’à vendredi à 20 heures.
Quatre personnes avaient été tuées dans ces lieux, près du lac d’Annecy, le 5 septembre 2012. Saad al-Hilli, un Britannique d’origine irakienne de 50 ans, sa femme Iqbal al-Hilli et sa belle-mère ont été retrouvés morts dans leur voiture, chacun avec plusieurs balles dans la tête. Une fillette du couple, Zainab, 7 ans à l’époque des faits, a été grièvement blessée alors que sa petite sœur Zeena, 4 ans, a été retrouvée indemne. Un cycliste de la région, probable victime collatérale, a également été abattu.
De nombreuses pistes ont été explorées par la justice (conflit familial sur fond d’héritage, espionnage industriel, tireur fou…) sans qu’aucune ne s’avère, pour l’heure, concluante. Mais bientôt dix ans après la tuerie, les investigations se poursuivent, inlassablement.