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Libération
Cold case

«Tuerie de Chevaline»: le suspect mis hors de cause

La garde à vue de l’homme interrogé depuis mercredi 11 janvier par la section de recherche de Chambéry dans le cadre la «tuerie de Chevaline», dix ans après les faits, a été levée jeudi après-midi. Aucune charge n’a été retenue contre lui.
Le 5 septembre 2012, un Britannique d’origine irakienne de 50 ans, sa femme et sa belle-mère ont été retrouvés morts, ainsi qu'un cycliste de la région, tués de plusieurs balles dans la tête, sur une route de campagne près de Chevaline, non loin du lac d’Annecy. (Laurent Cipriani/AP)
publié le 12 janvier 2022 à 11h44
(mis à jour le 13 janvier 2022 à 17h52)

Une piste de plus qui s’efface. Dix ans après les faits, c’était un gros rebondissement dans une affaire qui reste décidément emplie de mystères. La garde à vue de l’homme interrogé depuis mercredi matin dans l’enquête sur le quadruple meurtre de 2012 à Chevaline, en Haute-Savoie, a été levée, a annoncé la procureure d’Annecy dans ce jeudi.

«Aucune charge n’est retenue contre la personne gardée à vue», annonce ainsi le parquet, ajoutant dans la foulée que «les recherches se poursuivent pour identifier le ou les auteurs».

Le placement de cet individu en garde à vue par la section de recherche de Chambéry dans le cadre de l’affaire dite de la «tuerie de Chevaline», avait été annoncé par la procureure d’Annecy mercredi matin. «Cette garde à vue vise à procéder à des vérifications d’emploi du temps» et «des perquisitions sont en cours au domicile» de cette personne, a-t-elle précisé.

Face à quelques journalistes qui l’attendaient devant la gendarmerie de Chambéry mercredi soir, l’avocat du suspect Jean-Christophe Basson-Larbi avait simplement indiqué qu’il s’agissait d’un témoin mis hors de cause en 2015. Selon le conseil, sa garde à vue n’était «pas justifiée» car ce dernier a «toujours eu à cœur de participer à la manifestation de la vérité».

Plusieurs journaux, dont le Dauphiné Libéré, ont rapidement indiqué que le suspect interrogé était un motard qui avait déjà été mis hors de cause en 2015 après avoir été recherché pendant deux ans. La procureure n’a pas souhaité confirmer cette information, appelant de nouveau à la prudence dans ce dossier.

Aucune piste satisfaisante

Le 5 septembre 2012, un Britannique d’origine irakienne de 50 ans, Saad al-Hilli, sa femme et sa belle-mère ont été retrouvés morts, tués de plusieurs balles dans la tête, dans leur voiture sur une route de campagne près de Chevaline, non loin du lac d’Annecy. Une fillette du couple avait été grièvement blessée, tandis que sa petite sœur était retrouvée indemne, recroquevillée sous les jambes de sa mère. Un cycliste de la région, probable victime collatérale, avait également été abattu.

A ce jour, ces meurtres n’ont pas pu être élucidés. De nombreuses pistes ont été explorées par la justice (conflit familial sur fond d’héritage, espionnage industriel, tireur fou…) sans qu’aucune ne s’avère, pour l’heure, concluante. Mais bientôt dix ans après la tuerie, les investigations se poursuivent, inlassablement. En septembre, les lieux du crime ont été la scène de nouveaux actes d’enquête, «gelés» pendant deux jours par la section de recherche de la gendarmerie de Chambéry. «Il s’agit d’un acte d’enquête classique, ce n’est pas lié à de nouveaux rebondissements et on ne s’attend pas à découvrir des choses particulières», avait alors dégonflé Line Bonnet-Mathis, procureure de la République d’Annecy.

Mis à jour jeudi à 17 h 50 avec la levée de la garde à vue.