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Justice

Ubisoft : le procès pour harcèlement sexuel et moral renvoyé à juin

Le procès de trois anciens hauts cadres qui s’est ouvert ce lundi 10 mars a été repoussé à la semaine du 2 juin en raison d’un dossier d’enquête transmis de manière incomplète.
Le studio d'Ubisoft à Montreuil, dans la banlieue est de Paris, le 13 janvier 2025. (Martin Lelievre/AFP)
publié le 10 mars 2025 à 14h37

Sitôt commencé, le procès des trois anciens cadres d’Ubisoft pour harcèlements sexuel, moral et agression sexuelle, qui s’est ouvert ce lundi 10 mars à la 15e chambre correctionnelle du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a été l’objet d’un renvoi. La semaine d’audience a été repoussée du 2 au 6 juin, après une fronde venue des avocats de défense comme de la partie civile.

En cause, le dossier d’enquête transmis de façon incomplète, une partie de 671 pages ne surgissant que six jours avant l’audience. Encore incomplète par endroits, puisque certains documents souffrent d’avoir été mal numérisés, sans les pages impaires… Une atteinte à l’impératif d’une procédure équitable, contradictoire, préservant les droits des parties, s’est plaint Me Gozlan, représentant Tommy François et Guillaume Patrux.

Me Beckers, représentante d’une majorité des plaignants, en a profité pour rappeler la nécessité, selon elle, de la présence d’Ubisoft en tant que personne morale sur le banc des prévenus. Une requête appuyée par les droits de la défense, Me Gozlan se fendant d’un «Ubisoft, c’est un peu le fantôme de ce dossier». Le procureur, lui, s’est excusé des erreurs survenues mais a refusé de se justifier sur l’absence d’Ubisoft dans la procédure.

En fixant la date de renvoi à juin, un délai si bref qu’il a surpris toutes les parties, le tribunal met en avant le principe fondamental du droit des prévenus à être jugés dans un délai raisonnable. Mais il exclut de fait la possibilité de voir la procédure s’étendre à Ubisoft, son PDG, Yves Guillemot, et une directrice des ressources humaines.