Si l’insulte et la menace sont légion sur les réseaux sociaux, un palier supplémentaire de violence semble avoir été franchi. L’insoumis Manuel Bompard, l’animatrice de RMC Estelle Denis et l’humoriste Elodie Poux, ont tous les trois récemment été visés par des colis piégés envoyés depuis un bureau de poste situé en Dordogne, à La Roche-Chalais, selon d’Ici Périgord.
Echarpés
La radio locale avait déjà révélé samedi 4 octobre qu’un colis avait explosé dans la fourgonnette d’un facteur durant sa tournée, dans la commune de Saint-Aulaye, à une dizaine de kilomètres au nord du village d’envoi des colis. Selon les informations d’Ici Périgord, la charge explosive n’était pas mortelle mais la détonation a été assez puissante pour qu’elle soit entendue par des riverains et aurait pu blesser quelqu’un. Des démineurs ont ensuite passé l’après-midi dans la zone pour écarter tout risque de nouvelle explosion. Contacté, le parquet de Périgueux dit à Libération ne pas souhaiter communiquer «en l’état», y compris sur l’ouverture d’une éventuelle enquête. Le parquet national antiterroriste (Pnat) se dit de son côté «en observation de la procédure conduite par le parquet territorialement compétent».
«Agissements sont inacceptables»
Auprès d’Ici Provence et de La Provence, Manuel Bompard, député des Bouches-du-Rhône et coordinateur national de la France insoumise, a confirmé avoir été mis au courant de l’interception de ces colis piégés et dit avoir déjà reçu des menaces «par mail, sur les réseaux sociaux ou par téléphone» auparavant. L’écologiste et maire éphémère de Marseille, Michèle Rubirola, lui a apporté son soutien sur X, affirmant que «toutes violences et menace envers autrui sont inacceptables ! Tout mon soutien à celles et ceux visés par cet acte d’intimidation».
L’animatrice Estelle Denis n’a pas réagi, mais la société des journalistes de RMC, chaîne où elle officie, a publié ce lundi 6 octobre un communiqué pour lui apporter son soutien. «Ces agissements sont inacceptables», est-il écrit.
L’humoriste Elodie Poux a quant à elle partagé une story sur Instagram dimanche dans laquelle elle confirme d’une part avoir été effectivement visée par un des trois colis, mais aussi avoir déjà été la cible de «menaces de mort sur Internet», la poussant à aller porter plainte. Puis avoir été visée par «des appels à [la] tuer» de la part d’un «condamné à la perpétuité» qui «était persuadé [qu’elle est] la fille de la juge Poux qui l’a condamné, alors qu’en fait, pas du tout». Quitte à lui envoyer des «petits cadeaux», Elodie Poux aurait choisi des chocolats. «Je préfère m’exploser le bide que d’exploser tout courts», a-t-elle conclu avec humour.
Mis à jour à 16 h 37, ajout de la déclaration du parquet national antiterroriste.