Ni haine ni colère. Juste une infinie tristesse teintée d’incompréhension, et l’espoir que la justice passe enfin. «Je veux qu’ils payent», dit simplement Nacera Hakkar au sujet des assassins de son petit frère, qui la hantent depuis plus de quatre ans et doivent être jugés aux assises fin décembre. Caissière dans un restaurant universitaire, la mère de famille de 59 ans a déjà posé des jours de congé pour assister au procès, ultime étape, espère-t-elle, d’un deuil interminable.
Le 8 mars 2020, Houcine Hakkar est mort criblé de balles à l’issue d’une longue course-poursuite dans les rues de Besançon. Il avait 23 ans et pas le moindre antécédent judiciaire. «Houcine ne buvait pas, ne fumait pas, il sortait peu», soupire sa grande sœur en faisant défiler les photos sur son portable. La voix serrée, elle décrit un garçon «gentil», «souriant» et «timide», petit dernier d’une fratrie de treize enfants adoré de tous, passionné de mécanique et toujours prêt à dépanner. «Il n’avait rien à voir avec le trafic», insiste-t-elle.
Reportage
C’est l’autre singularité glaçante de ce dossier, le drame dans le drame : l’enquête judiciaire a démontré que les meurtriers présumés s’étaient trompés de cible et que le jeune homme avait été tué par erreur. Des investigations facilitées par le déchiffrement de