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Libération
Féminicide

Un homme tombé amoureux d’une femme qui n’existait pas, avoue le meurtre de sa compagne pour pouvoir vivre sa relation

Un homme de 27 ans entretenait une liaison sur Internet sans savoir qu’il conversait avec un escroc basé en Côte-d’Ivoire. Il dit s’être débarrassé de sa compagne fin janvier pour vivre son histoire d’amour qui n’en était pas une.
(Xosé Bouzas/Hans Lucas. AFP)
publié le 13 mars 2024 à 18h46

Quand l’arnaque vire au drame. Un homme qui «entretenait une relation affective sur Internet» avec une personne dont il ne connaissait pas la véritable identité aurait tué sa compagne dans l’espoir de pouvoir «concrétiser» sa relation virtuelle, a fait savoir ce mercredi le procureur de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras. Sauf que derrière l’amante virtuelle se cachait un «brouteur», à savoir un escroc dit «aux sentiments», «localisé selon les premières investigations en Côte-d’Ivoire».

L’escroc aux sentiments se présentait sur Facebook sous le profil de «Béatrice Leroux, commercente (sic) à Brest», raconte le quotidien. Sur sa photo, on voit une «femme blonde et attrayante». «Depuis janvier, l’homme entretenait sur ce réseau une liaison numérique extraconjugale», poursuit le Parisien. «Il s’agit en réalité d’un faux profil. Le suspect n’avait visiblement pas conscience qu’il s’était entiché d’un escroc virtuel qui a usurpé des photos d’une femme probablement étrangère». En tout, ladite Béatrice aura soutiré 2 200 euros au mis en cause.

Le couple devait se marier

Le jeune homme a été déféré ce mercredi 13 mars en vue de sa mise en examen. Il a reconnu avoir prémédité le meurtre de sa compagne, le 28 janvier à Beussent (Pas-de-Calais). Ce jour-là, dans la matinée, le corps de la victime avait été retrouvé à son domicile, présentant des «traces de blessures au niveau du torse», relate le procureur. La jeune femme, née en 1995, et le mis en cause de 27 ans, vivaient en concubinage et devaient se marier. Selon le Parisien, qui a révélé les faits mardi soir, le suspect a également avoué avoir essayé «d’empoisonner sa compagne avec des médicaments quelques jours plus tôt».

Le concubin, qui a alerté les gendarmes du meurtre de sa compagne, a déclaré dans un premier temps avoir retrouvé sa compagne morte en rentrant de la boulangerie, émettant l’hypothèse d’un vol qui aurait mal tourné «au regard de la disparition d’une tirelire», précise le procureur. Une enquête pour «homicide volontaire» a alors été confiée à la section de recherche de Lille et à la brigade de recherche de la compagnie de gendarmerie d’Ecuires. La piste du vol sera finalement écartée, retrace le Parisien.