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Justice

«Un interprète m’a dit que j’avais tué trois personnes» : à Angers, un insaisissable accusé et ses traumatismes

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Devant les assises du Maine-et-Loire, Al Khawad A., jugé pour avoir tué trois jeunes hommes à l’été 2022, a longtemps montré une attitude distante. Les experts psys ont brossé ce mercredi 8 octobre le portrait d’un homme aux failles multiples, permettant de retenir une altération du discernement.

Lors d'une marche blanche en hommage aux trois victimes d'Al Khawad A., en juillet 2022 à Angers. (Jean-Michel Delage/Hans Lucas)
ParMaxime Pionneau
Correspondant à Angers
Publié le 08/10/2025 à 18h24

A quoi pense-t-il derrière ce masque sanitaire dont on se demande s’il protège les policiers qui l’entourent d’éventuels germes grippaux ou s’il sert à dissimuler ses réactions ? A quoi pense Al Khawad A. depuis que son procès devant la cour d’assises du Maine-et-Loire a commencé ? Jusqu’ici, l’accusé se retranche derrière l’amnésie et le silence. Veste de survêtement noire sur le dos et cheveux à ras, il reste stoïque, attendant que son traducteur résume le propos en cours. Mais ce mercredi 8 octobre, c’est son tour.

Depuis trois jours, experts, témoins et parties civiles se relaient pour reconstituer cette nuit du 15 au 16 juillet 2022. Ce soir-là, à Angers, ce réfugié soudanais d’aujourd’hui 35 ans a tué trois jeunes hommes de 16, 18 et 20 ans. Plus tôt dans la soirée, Al Khawad A. avait été repoussé après avoir agressé sexuellement des filles. Armé d’une lame de 20 centimètres, il était revenu exécuter ses victimes en dix secondes. Si les faits sont relativement clairs, des questions persistent sur l’accusé. Pourquoi est-il si habile avec un couteau ? Etait-il ivre au point de perdre la mémoire ? Etait-il conscient ?

«Je sais que vous avez vécu des choses ignobles…»

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