Le mineur de 17 ans projetait, selon le ministre de l’Intérieur, des «attentats contre des lieux de culte, notamment des synagogues, des sex-shops et des événements festifs» au nom du groupe Etat islamique. Le jeune homme a été mis en examen et incarcéré pour «association de malfaiteurs terroriste en vue de crime contre les personnes et placé en détention provisoire», a annoncé le Parquet antiterroriste (Pnat) en fin de journée dimanche 22 juin.
Il avait été interpellé mardi dans la Sarthe par des enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Puis mis en examen trois jours plus tard. «Acquis aux thèses de l’Etat islamique», il est soupçonné d’avoir eu «un projet d’action violente sur le territoire national», a précisé une source proche du dossier.
«Il n’était pas au point de commettre un attentat, mais il était en train de se préparer», a pour sa part affirmé Bruno Retailleau, précisant que le suspect avait fait allégeance à l’EI, organisation jihadiste sunnite. Le ministre de l’Intérieur a saisi l’occasion pour pointer, en parallèle, un rapprochement entre les organisations musulmanes sunnites et chiites, jusqu’alors ennemies, en évoquant un courrier qu’aurait adressé le «numéro 2 par intérim» des Frères musulmans (mouvement sunnite) au guide iranien chiite.
Implication croissante de mineurs depuis 2023
«On n’est pas dans la réelle recherche de cibles déterminées ni de véritable volonté de passer à l’acte. C’est un gamin tourmenté qui cherchait à flirter avec les limites de l’interdit», a réagi son avocat, Me Florian Godest Le Gall. Selon lui, «il y a beaucoup de choses à éclaircir, notamment sur sa psychologie et sa fragilité». Il écarte ainsi toute «radicalisation réelle» et juge «assez honteux» de la part de Bruno Retailleau «de faire une communication sur un dossier avec un mineur qui présente des fragilités», a-t-il cinglé.
Cette mise en examen illustre en tout cas une implication croissante de mineurs dans les procédures en lien avec la menace jihadiste depuis fin 2023. En 2024, selon des chiffres transmis à France Info, 18 mineurs ont été déférés devant le Parquet national antiterroriste (Pnat) dans le cadre de 13 procédures distinctes ; ils étaient 15 en 2023, 2 en 2022.