Il ne faisait pas mystère de ses envies de commettre une action violente, contre une marche des fiertés LGBT + ou une mosquée. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné à cinq ans de prison ferme, dans la nuit de vendredi à samedi 4 novembre, un partisan de l’ultradroite, déclaré coupable d’«entreprise terroriste individuelle». L’enquête n’a pas permis d’établir un projet précis qu’aurait fomenté Alexandre E., un Mosellan de 20 ans arrêté en 2022, mais le tribunal a estimé que sa volonté de passer à l’acte était caractérisée.
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A l’issue d’une audience à rallonge, la chambre spécialisée dans les affaires de terrorisme a également infligé deux ans de suivi socio-judiciaire et une inéligibilité de vingt-cinq ans. Lors de l’audience, Alexandre E., né à Moscou d’une mère russe et d’un père marocain, qu’il a peu connu avant d’arriver en France à 6 ans, a reconnu avoir eu ces idées racistes, antisémites et suprémacistes blanches, s’en détachant du bout des lèvres, mais a assuré qu’il n’avait «jamais eu d’intention malveillante».
Surveillé par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour ses échanges sur Telegram, Alexandre E. avait été arrêté près de Metz en septembre 2022 et placé en détention provisoire, peu après le signalement d’un ami militaire. Celui-ci, qui semblait partager les mêmes idées politiques, s’était inquiété après la disparition dans son régiment d’un fusil d’assaut HK416, alors qu’il connaissait la fascination d’Alexandre E. pour les armes.
Outre sa fréquentation de chaînes Telegram néonazies, il se renseignait sur la fabrication d’explosifs, ayant même acquis du matériel et fait des essais, tout en tenant des propos extrêmement violents. Dans un accès de colère, il avait affirmé à son beau-père vouloir «faire exploser une synagogue» et, sur les réseaux sociaux, disait vouloir «plonger la République juive de France dans les flammes de l’enfer» ou «bâtir un nouveau Reich».
«Je suis passionné d’armes, de technologie et d’ingénierie», a-t-il dit à l’audience pour justifier ses tentatives avortées d’achats d’armes, ses essais d’explosifs étant juste de la «stimulation intellectuelle». Le procureur avait requis huit ans d’emprisonnement à l’encontre d’Alexandre E., voyant chez lui «de l’intelligence mise au service de la malfaisance».