Le maire de La Penne-sur-Huveaune, Nicolas Bazzucchi, a été mis en examen mercredi notamment pour viols et violences conjugales, a appris Libération ce jeudi 19 décembre, confirmant une information de France Bleu Provence. L’élu de 29 ans, sans étiquette, mais soutenu par la droite locale pour récupérer la ville des Bouches-du-Rhône aux communistes en 2022 lors d’élections anticipées, a été placé en garde à vue le 16 décembre. Depuis, des perquisitions ont eu lieu à son domicile et à la mairie, déclare le parquet de Marseille, qui a également reçu le témoignage de trois victimes présumées.
Manifestation
Dans le détail, l’élu est mis en examen pour des viols sur deux anciennes compagnes et violences conjugales sur trois anciennes compagnes. On ignore encore s’il s’agit des mêmes personnes. Il lui est également reproché d’avoir filmé des actes sexuels sans le consentement de sa partenaire. «Les faits visés se seraient déroulés sur une période s’étendant du 1er janvier 2023 et le 21 juillet 2024», ajoute le parquet, qui précise que Nicolas Bazzucchi a été placé en détention provisoire. «Les investigations se poursuivent sous la direction du magistrat instructeur.»
Nicolas Bazzucchi a été présenté mercredi à un juge d’instruction. Dans un premier temps, en août 2024, le parquet avait saisi la division de criminalité territoriale (DCT) d’une enquête pour violences sur conjoint. «Au cours de l’enquête préliminaire comme devant le magistrat instructeur, Nicolas Bazzucchi a nié les faits de viols et de violences aggravés, admettant toutefois certains comportements susceptibles de revêtir des qualifications pénales», précise le procureur de la République de Marseille.
Contacté par Libération, l’avocat de Nicolas Bazzucchi, Me Jérôme Gay, dénonce «un parquet qui va trop loin». «Le parquet poursuit pour des faits criminels sur une ex-compagne qui ne souhaite pas porter plainte, s’agace le conseil. Ceci alors que mon client n’exerce aucune pression sur elle.» Me Gay affirme que seulement deux plaintes ont été déposées et évoque des «relations toxiques» entre son client et les deux plaignantes. «Il y a eu des violences mutuelles, mais aucun viol.» Selon une source judiciaire, le maire de La Penne-sur-Huveaune aurait notamment été «menacé avec un couteau» et aurait, à une autre occasion, reçu «un coup de tête». «Mais M. Bazzucchi n’a jamais souhaité porter plainte», ajoute Jérôme Gay.
Mise à jour à 12 h 56, avec la réaction de l’avocat.