Le maire centre-droit de Saint-Dié-des-Vosges, Bruno Toussaint, a déposé plainte ce dimanche 13 juillet après avoir été agressé lors d’une fête dans sa commune samedi soir, a fait savoir son cabinet, confirmant une information du Parisien. Son épouse, Catherine Toussaint, a également déposé plainte ce dimanche, ainsi que les quatre policiers municipaux qui sont intervenus, pour «agression, propos sexistes et racistes».

C’est un habitant de la commune, âgé de 33 ans, qui a agressé verbalement puis physiquement l’élu, alors accompagné de son épouse, samedi soir vers 23 heures. Il a été interpellé et placé en garde à vue et sera «présenté [lundi] au parquet et jugé en comparution immédiate mardi pour des faits de violences aggravées, outrages aggravés, rébellion», a fait savoir ce dimanche le procureur de la République d’Epinal, Frédéric Nahon. «Des réquisitions de placement en détention provisoire seront prises.»

Le suspect était «alcoolisé au moment des faits», a précisé le magistrat. «Ancien employé communal, qui avait démissionné, il explique avoir voulu parler au maire de sa situation actuelle et s’être énervé», a détaillé Frédéric Nahon, précisant que le casier judiciaire de l’homme ne portait trace d’aucune condamnation. Il s’agirait, selon les propos du maire rapportés par le journal Vosges Matin, d’un administré «à qui la mairie n’avait pas renouvelé le contrat de travail».

L’édile a été agressé verbalement dans un premier temps par l’individu alcoolisé. Bruno Toussaint et son épouse ont ensuite été bousculés par l’individu, avant que l’élu ne soit victime de deux coups de poing, «un dans le dos et un dans l’oreille», a-t-il raconté au journal. Saint-Dié-des-Vosges est une commune de près de 20 000 habitants, située à une cinquantaine de kilomètres à l’est d’Epinal.

Ce n’est pas la première fois que Bruno Toussaint doit porter plainte après avoir été menacé : en juillet 2024, le maire avait saisi la justice après avoir reçu à son domicile une lettre anonyme le menaçant de mort ainsi que son épouse. Elle avait été postée dans une enveloppe timbrée, adresse écrite à la main. Mais il s’y trouvait aussi «une douille de carabine d’un calibre de 7 millimètres, une cartouche de chasse utilisée pour le gros gibier», avait-il déclaré, photo à l’appui.

«Dans cette lettre, on me reprochait surtout d’être présent sur les manifestations, d’être présent auprès de la population, de multiplier les actions de proximité» ou la limite de vitesse à 30 km/h dans l’hyper-centre, avait-il expliqué en septembre lors d’une conférence de presse.

Toutefois, «aucun lien n’a été fait avec les menaces de mort reçues» en 2024, «l’enquête n’ayant pas permis d’identifier le mis en cause» à l’époque, a précisé ce jour le procureur.

Bruno Toussaint, 63 ans, est maire depuis 2022, après avoir été premier adjoint pendant huit ans. Il avait annoncé l’an dernier sa volonté d’être candidat à sa succession pour les prochaines élections municipales.

Mis à jour : à 18 h 27, avec l’ajout des déclarations du procureur de la République d’Epinal, Frédéric Nahon.