Il est soupçonné d’être lié à un réseau pédocriminel ayant sévi au Sénégal et au Maroc. Mis en examen et écroué au printemps, Adrien B., quadragénaire de l’Oise, a été remis en liberté mardi 12 août, a appris Libération de source judiciaire, confirmant une information du Parisien publiée lundi 18 août : «par arrêt en date du 12 août dernier la Chambre de l’instruction [de Paris] a infirmé l’ordonnance de rejet de mise en liberté du juge d’instruction de première instance». Adrien B., 44 ans, présumé innocent, est désormais placé sous contrôle judiciaire.
Reportage
Au cours de l’audience publique du mardi 12 août, les magistrats ont estimé qu’un placement sous contrôle judiciaire - et les restrictions de libertés qui vont avec - était suffisant pour la poursuite des investigations, au regard de son casier judiciaire vierge et des garanties de représentation de l’homme. C’est-à-dire que la justice pense que le suspect ne s’enfuira pas de France avant son procès.
Contraire aux réquisitions du parquet général, cette remise en liberté a été obtenue par son avocat Réda Ghilaci, qui a notamment fait appel d’une ordonnance de refus de mise en liberté du juge des libertés et de la détention.
Une centaine de victimes
Selon nos confrères du Parisien, Adrien B. est un proche du principal mis en cause dans cette affaire sordide : Pierre R., une figure de Beauvais. Ce dernier est soupçonné d’avoir organisé des tournages pédopornographiques et d’être responsable de traite d’êtres humains, rapporte Le Courrier Picard. D’après Le Parisien, cet homme d’affaires «nourrissait le fantasme scabreux que les victimes soient contaminées par le VIH lors des rapports sexuels imposés». Pierre R. est mis en examen et incarcéré.
Selon Le Courrier Picard, quelque 150 mineurs âgés de 5 à 17 ans – dont certains porteurs de handicap – seraient impliqués dans ce réseau pédocriminel. D’après le journal local, Adrien B. est soupçonné «d’avoir eu connaissance du réseau de [Pierre R.], voire d’y avoir tenu un rôle».
Contacté par Libération, l’avocat d’Adrien B. n’a pour l’heure pas donné suite. Auprès du Parisien, il a souligné que son client - un proche de l’animateur Cyril Hanouna, du milieu des forains et membre de l’organisation de Mister Picardie - n’est «accusé par personne dans cette affaire» et qu’il «semble souffrir d’une responsabilité par contagion du fait de sa proximité avec un autre mis en examen». Ce que la justice devra trancher.