«Une tragédie humaine et une tragédie judiciaire», résume à Libération Me Camille Vannier, avocate de Houssem J., un Tunisien de 37 ans expulsé ce samedi 25 mai à 9 h 20 vers son pays d’origine. La veille au soir, le tribunal administratif de Paris avait pourtant suspendu l’interdiction administrative du territoire français émise à l’encontre de Houssem J., estimant, selon l’ordonnance de référé-suspension consultée par Libération, que «l’absence d’éléments précis et circonstanciés justifiant de la radicalisation islamiste de [Monsieur J.] est de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision».
Rapatriement rejeté
Lors d’une nouvelle audience devant le tribunal administratif de Paris ce samedi dans l’après-midi pour contester en urgence cet «éloignement infondé», le ministère de l’Intérieur a plaidé un «loupé», indique une source proche du dossier à Libération. L’ordonnance de l’audience, consultée par Libération, indique que «malgré la suspension […] de l’exécution» de l’interdiction administrative du territoire de Houssem J., «celui-ci a été éloigné à destination de la Tunisie». La demande de rapatriement en France a été rejetée, car le trentenaire n’a pas réussi à établir le «risque personnel et actuel d’être exposé de la part des autorités tunisiennes à des traitements inhumains et dégradants». Selon son avocate, c’est pourtant ce qui l’attend en Tunisie «de manière certaine».
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