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A la barre

Procès du 13 Novembre : «Dix terroristes frappant huit lieux différents en trente-sept minutes»

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Le premier témoin du procès des attentats de novembre 2015 était commissaire à la Sous-direction antiterroriste de la PJ (Sdat). Durant quatre heures, il s’est livré à un exposé minutieux de la titanesque enquête menée sur ces attaques.
Accès des témoins à la salle d'audience du procès des attentats du Bataclan et du stade de France, au Palais de justice de Paris, le 8 septembre. (Marc Chaumeil/Libération)
publié le 13 septembre 2021 à 22h14

Il a préparé un grand schéma coloré, chaque case décrivant le travail d’un groupe d’enquêteurs. En rouge : «le PC Crise», où les informations étaient centralisées. En vert, ou bleu, la répartition des hommes selon les «priorités multiples, parfois contradictoires» qui s’imposaient la nuit du 13 novembre 2015 : décrypter la téléphonie, entendre les témoins par centaines, répondre aux partenaires étrangers qui veulent savoir si des menaces pèsent sur leurs pays… Et puis, il y a les surgissements, ultra-détaillés : «Les sacs-poubelles composant les ceintures explosives qu’on ne peut trouver que dans la commune de Bruxelles», «l’achat de viennoiseries par Abdeslam, le 14 au matin, alors qu’il fuit Paris.» C’est ainsi que l’on raconte l’enquête d’une vie.

Entre 2015 et 2019, «Sdat99» travaillait au sein de la Sous-direction antiterroriste de la PJ. Durant quatre heures, il a relaté avec une diction marathonienne la kyrielle d’investigations réalisées. Elles éclairent aujourd’hui les coulisses «de l’opération la plus complexe organisée par l’Etat islamique (EI) en dehors de ses frontières.» «Une attaque d’une sophistication inédite, avec dix terroristes frappant huit lieux différents en 37 minutes», complète-t-il, sans jamais se référer à ses notes.

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