Un nouveau signe de l’hostilité croissante contre Elon Musk et sa marque automobile. Douze voitures Tesla ont été incendiées à Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne), une ville située à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Toulouse, dans la nuit du dimanche 2 au lundi 3 mars. Huit véhicules sont complètement partis en fumée et quatre partiellement. Le collectif Information anti-autoritaire Toulouse et alentours» (Iaata) a revendiqué ce mardi ce «salut incendiaire» adressé à Elon Musk, patron américain de Tesla, sur son site Internet. «Nous avons incendié des véhicules à l’intérieur de l’enceinte à l’aide de deux bidons d’essence», affirme-t-il.
«Des investigations sont ouvertes pour incendie volontaire», avait précisé lundi le parquet de Toulouse, évoquant «plusieurs départs de feu volontaires» et une origine qui n’était «pas du tout accidentelle». Philippe Guyot, le maire de Plaisance-du-Touch, a déclaré que les pompiers avaient «effectué des premières analyses pour déterminer l’origine du sinistre, mais avec trois départs de feu, c’est forcément un incendie criminel». «Les bâtiments [de la concession] n’ont pas été touchés», a-t-il ajouté.
Les ventes de Tesla en berne
Selon la Dépêche du midi, une section du grillage entourant le site aurait été découpée par une ou plusieurs personnes, afin de s’introduire dans la concession et mettre le feu aux véhicules. Le quotidien régional estime les dégâts à 700 000 euros. Le quotidien local rappelle d’ailleurs un précédent : en 2021, un groupe local d’activistes avait déjà incendié des voitures de la même marque, dénonçant l’impact environnemental et social de la production de voitures électriques. Cette fois-ci, l’acte a été revendiqué par l’Iaata.
«Par cet acte nous participons à l’appel “Accueille le printemps, crame une Tesla”, à l’élan international qui cible Tesla de l’Allemagne aux Etats-unis en passant par les Pays-Bas, et plus largement à la conflictualité anarchiste», souligne le message. Des appels à cibler Tesla, notamment par des incendies volontaires, sont relayés par plusieurs plateformes francophones d’inspiration anarchiste. A Lyon, à la suite d’un appel à incendier des concessions relayé la semaine dernière par Rebellyon.info, un site d’actualités locales proche de l’ultra gauche, le parquet a indiqué mardi à l’AFP avoir ouvert une enquête pour «provocation publique directe non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit», écrit le collectif.
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L’incident à Toulouse survient dans un contexte de critiques croissantes contre les prises de position politiques d’Elon Musk, propriétaire de la marque de voitures électriques, et bras droit du président Donald Trump. Le milliardaire, après avoir effectué deux saluts nazis pendant l’investiture du Président, s’est lancé dans une casse sans précédent, un massacre à la tronçonneuse, des administrations américaines.
L’image de sa marque en est écornée. La Pologne a appelé au boycott de ces véhicules, la chanteuse Sheryl Crow s’est publiquement débarrassée de sa voiture Tesla et le siège français de la firme à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) a été recouvert d’un liquide brunâtre. Egalement confronté à la concurrence chinoise, le constructeur américain de voitures électriques voit ses ventes baisser en Europe, notamment dans l’Hexagone où elles se sont effondrées de 26 % sur un an, selon les chiffres publiés le 1er mars par la Plateforme automobile.
Mise à jour le 4 mars à 14 h 50 avec la revendication du collectif Information anti-autoritaire Toulouse et alentours.