Un professeur d’une école privée Montessori a été placé sous contrôle judiciaire dimanche 14 septembre, a appris Libération ce mercredi 17 septembre du parquet de Melun, confirmant une information du Parisien. L’homme de 42 ans, inconnu des services de police, avait été interpellé deux jours plus tôt dans cet établissement de Grisy-Suisnes (Seine-et-Marne), après avoir fait des allusions à caractère sexuel à plusieurs élèves adolescents.
Selon une source policière, l’enseignant de la Nova School «parlait sexualité, exhibait des sex-toys et des photos», notamment au sein de sa classe. «Il menaçait ses élèves» pour leur intimer de garder le silence, toujours d’après cette source. Nos confrères du Parisien évoquent par ailleurs l’existence de «SMS graveleux».
A lire aussi
Le parquet de Melun évoque cinq enfants victimes. D’après la source policière, il s’agit de trois filles et deux garçons âgés de 11 à 15 ans. La première alerte a été donnée par l’une d’entre eux. Selon nos confrères, l’enseignant avait proposé de raccompagner et garder chez lui une jeune fille de 14 ans mardi 9 septembre, après que son père a signifié qu’il serait en retard pour venir la chercher à l’école. «Elle affirme que l’homme lui a montré des sex-toys et des menottes. Il lui aurait également montré des photos de sa compagne nue avant de lui faire des confidences sur leurs ébats sexuels…» écrit le Parisien. L’adolescente racontera ensuite les faits à son père, qui dépose une plainte dans un commissariat de Melun.
Le père d’une des élèves a également «retrouvé des photos dans le téléphone de sa fille», relate le procureur de la République. Il ajoute que toutes les victimes se sont vu prescrire entre 3 et 45 jours d’ITT psychologique.
«Extrêmement manipulateur»
«Nous avons été alertés par des parents d’élèves», retrace Katia Nobili, cofondatrice de cet établissement qui accueille une vingtaine d’élèves neuroatypiques, âgés entre 8 et 15 ans. Certains d’entre eux présentent des troubles autistiques, d’autres sont hauts potentiels intellectuels (HPI), explique la cofondatrice. «Nous sommes extrêmement choqués. Nous avons été bernés pendant tout ce temps alors que c’est nous qui avons fait le recrutement», ajoute-t-elle à propos de ce professeur, parfait sur le papier, «proche» et «apprécié» de ses élèves.
L’enseignant avait auparavant travaillé pendant plusieurs années dans l’éducation nationale, en crèche ou dans un centre de loisirs, d’après Katia Nobili. La cofondatrice évoque le «profil extrêmement rassurant» et la «façade de très belle personne» de ce quadragénaire, engagé dans une chorale, pratiquant le théâtre, le triathlon, et qui «venait de passer un diplôme pour faire de la permaculture». Elle considère aujourd’hui avoir été trahie par un homme «extrêmement manipulateur». «On n’avait jamais eu d’alerte, soutient la cofondatrice de Nova School. S’il n’avait pas été arrêté, je ne sais pas ce qu’il se serait passé.»
De source policière, le mis en cause a «péniblement reconnu les faits au bout de plusieurs auditions». D’après le Parisien, il a expliqué devant les enquêteurs avoir «une addiction au sexe» et un «besoin de soins». Déféré dimanche 14 septembre au parquet, l’enseignant a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire, indique le parquet de Melun.
Il a notamment reçu l’interdiction d’entrer en contact avec ses élèves et de se présenter aux abords de l’établissement scolaire. Il a également reçu une obligation de se soumettre à des soins psychologiques et l’interdiction d’exercer toute activité avec des mineurs. Son procès pour «corruption de mineurs» est prévu le 23 février 2026.