«Camarades de classe, parents d’élèves, amis, voisins et habitants sont invités à se rassembler pour un hommage à Lola». La mairie du XIXe arrondissement de Paris a annoncé ce jeudi l’organisation d’une marche, le mercredi 16 novembre, en hommage à l’adolescente de 12 ans tuée le 14 octobre alors qu’elle rentrait du collège. Le cortège partira à 16 heures d’un square sur l’allée Darius-Milhaud, pour terminer son parcours devant la mairie du XIXe, dans le quartier où vivaient la fillette et sa famille avant le drame.
Communiqué de presse relatif à l'hommage du 19e arrondissement à la mémoire de Lola Daviet. pic.twitter.com/QjoCDhcl95
— Mairie du 19e (@Paris19e) November 10, 2022
«Cette nouvelle manifestation de soutien est une aide précieuse pour surmonter notre épreuve si douloureuse», déclarent les parents de la collégienne dans un communiqué. Le couple endeuillé met en garde les politiques et militants qui seraient tentés d’en faire un nouveau terrain de récupération : «Dans le prolongement de ce que nous avons toujours exprimé nous demandons que celles et ceux qui viendront apporter leur soutien le fassent à titre personnel, sans écharpe officielle ni signe particulier d’appartenance à un organisme politique quel qu’il soit».
Ils ajoutent une autre mise en garde, à destination cette fois des médias et des particuliers, invités à «garder la distance nécessaire pour que cet hommage soit digne». Ils indiquent qu’ils ne répondront à aucune demande d’interview et appellent, avec la mairie du XIXe, à ne pas importuner les enfants qui seront présents.
De précédents rassemblements non approuvés par la famille
Ce nouvel hommage intervient après plusieurs rassemblements plus ou moins approuvés par la famille depuis le meurtre de la jeune fille. Dans la semaine qui a suivi le drame, l’extrême droite avait notamment organisé plusieurs manifestations. Le jeudi 20 octobre, l’Institut pour la justice, une association réputée proche d’Eric Zemmour, avait organisé un rassemblement à Paris de récupération de l’événement, sur fond de slogans haineux. Le week-end suivant, des manifestations sauvages d’extrême droite avaient éclaté à Lyon, Metz, Strasbourg ou encore Perpignan. Sous prétexte de rendre hommage à Lola, il s’agissait surtout de stigmatiser «les immigrés» et de laisser court à la xénophobie la plus primaire.
Des rassemblements qui contrastaient avec un autre événement, le vendredi 21 octobre, à Fouquereuil, dans le Pas-de-Calais, commune d’origine du père de la victime. Si les parents, absents, n’avaient souhaité ni marche blanche, ni même de rassemblement, des dizaines de personnes s’étaient rassemblées pour signer un livre de condoléances mis en place par la municipalité, avec l’accord des proches. Le tout sans aucune manifestation d’ordre politique, conformément à la volonté exprimée par les parents de Lola, relayée par le maire de la commune.
Reportage
Les circonstances tragiques de la mort de la collégienne de 12 ans, dont le corps a été retrouvé le 14 octobre dans une malle, ont suscité une vive émotion dans le pays. La présence en France de la suspecte, Dahbia B., Algérienne sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), a suscité de virulentes critiques à droite et à l’extrême droite. De son côté, le gouvernement a fustigé «l’indécence» de cette «récupération politique». La famille a demandé à plusieurs reprises que «cesse instamment» toute utilisation «du nom et de l’image de leur enfant à des fins politiques». Dahbia B. a été mise en examen pour meurtre et viol aggravé puis placée en détention provisoire.
Comme dans toute procédure criminelle, une ou plusieurs expertises psychiatriques seront ordonnées lors de l’instruction pour déterminer la responsabilité pénale de la jeune femme, qui souffrirait de troubles psychiatriques.