Ce devait être une soirée somme toute classique pour fêter la fin de la saison d’un club de parachutisme de l’Aube, vers l’aérodrome de Brienne-le-Château. Mais ses relents racistes, révélés par une vidéo prise lors de l’événement et partagée dans une conversation collective de parachutistes de la région, ont conduit la Fédération française de parachutisme à monter au créneau, comme l’ont révélé Paris Match puis Radio France. Parmi la cinquantaine de personnes réunies, costumes de super-héros ou de personnages de film d’horreurs sur le dos, se sont immiscées des robes blanches, serrées par une corde, surmontées d’une capuche pointue. Autrement dit : la tenue signature du Ku Klux Klan, l’organisation suprémaciste américaine. A leurs côtés, d’autres avaient grimé leur visage de noir - une «blackface».
Porter d’immondes déguisements n’a pas suffi, à lire le récit de l’hebdomadaire. Plusieurs palettes de bois ont été incendiées, comme un rappel à la croix en feu, autre symbole du KKK ; les trois personnes aux visages peints en noir se sont agenouillées, comme si elles allaient être exécutées.
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Sanctions, signalement et plainte
«Horrible vidéo», «mise en scène glaçante», «infâme et ignoble infraction morale» : il n’aura fallu que quelques jours pour que la Fédération française de parachutisme (FFP), alertée par un des membres du groupe de conversation, ne réagisse officiellement à ces représentations racistes. «Tout sera mis en œuvre pour que les auteurs soient condamnés et exclus de l’ensemble de la communauté sportive fédérale», a-t-elle assuré lundi 20 octobre dans son communiqué. La FFP annonce avoir effectué un signalement auprès du procureur de la République et porté plainte en se constituant partie civile.
Les neuf auteurs des faits (cinq déguisés en KKK, trois avec une blackface, et le vidéaste) seront convoqués «devant le comité de discipline» de la fédération, qui précise que leur «identification est en cours». Elle pointe une «mise en scène préparée d’avance» : «Ce n’est pas du tout un débordement alcoolisé», balaie-t-elle, anticipant certainement la ligne de défense des concernés.
Selon France Inter, sept des neuf personnes concernées ont une licence à jour de 2025 ; celle des autres remonte à 2023. Il ne s’agirait ni de moniteur, ni d’encadrant. Devant la gravité de l’affaire, et l’ampleur qu’elle pourrait prendre, la FFP et son directeur répliquent déjà : «La honte doit être du côté des auteurs de cette ignominie, pas de la communauté du parachutisme sportif.»