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Libération
Violences contre les élus

«Une tentative d’assassinat» : un maire du Cantal visé par un cocktail molotov

La maison de Michel Fel, 71 ans, maire de Saint-Etienne-de-Maurs, a été la cible d’une arme incendiaire dans la nuit du 15 au 16 mai.
Le maire avait choisi dans un premier temps de rester discret et de ne pas ébruiter l’affaire. (Nicolas Guyonnet /Hans Lucas. AFP)
publié le 29 mai 2024 à 16h35

Un nouvel épisode dans la longue liste des violences contre les élus. Le maire de la petite ville de Saint-Etienne-de-Maurs (780 habitants dans le Cantal) a été la cible d’un cocktail Molotov lancé sur sa maison, dans la nuit du 15 au 16 mai. Eveillé jusque tard dans la nuit ce soir-là, Michel Fel, 71 ans, explique ce mercredi 29 mai au journal régional la Montagne avoir subitement vu une fenêtre de sa maison en feu sur les coups de 3 heures du matin : «Je me suis précipité dessus, la vitre n’avait pas cassé. A l’extérieur, il y avait des flammes de 50, 60 centimètres de haut, que j’ai pu maîtriser.» «J’assimile cela à une tentative d’assassinat. […] C’est une atteinte qui est lourde de conséquences, notamment sur le moral. Je suis un peu déstabilisé», a-t-il ensuite dit à l’AFP.

Le maire avait choisi dans un premier temps de rester discret et de ne pas ébruiter l’affaire. Puis a fini par changer d’avis. «Tôt ou tard, ça sortira. Je préfère que cela émane de moi-même plutôt que de la rue. J’ai prévenu mon conseil municipal, je commence à le dire autour de moi», explique-t-il à la Montagne, disant également ne pas savoir pourquoi on peut bien vouloir s’en prendre à lui. «Cela ne changera pas mes habitudes. Je ne baisserai pas la garde. Je ne laisserai pas gagner des abrutis qui n’ont pas eu le courage de se présenter», lance-t-il.

Le parquet d’Aurillac a annoncé avoir ouvert une enquête pour «tentative de dégradation par moyen dangereux pour les personnes», un délit puni de dix ans d’emprisonnement. L’affaire a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie d’Aurillac.

Mi-mars, le Parlement a définitivement adopté un texte visant à mieux protéger les élus locaux, notamment les maires, confrontés à des violences. Au 31 janvier 2024, plus de 4 % des maires élus en 2020 avaient démissionné, rattrapés par la lassitude, l’insécurité ou le manque de reconnaissance financière.