Un nouvel épisode dans la longue liste des violences contre les élus. Le maire de la petite ville de Saint-Etienne-de-Maurs (780 habitants dans le Cantal) a été la cible d’un cocktail Molotov lancé sur sa maison, dans la nuit du 15 au 16 mai. Eveillé jusque tard dans la nuit ce soir-là, Michel Fel, 71 ans, explique ce mercredi 29 mai au journal régional la Montagne avoir subitement vu une fenêtre de sa maison en feu sur les coups de 3 heures du matin : «Je me suis précipité dessus, la vitre n’avait pas cassé. A l’extérieur, il y avait des flammes de 50, 60 centimètres de haut, que j’ai pu maîtriser.» «J’assimile cela à une tentative d’assassinat. […] C’est une atteinte qui est lourde de conséquences, notamment sur le moral. Je suis un peu déstabilisé», a-t-il ensuite dit à l’AFP.
Témoignages
Le maire avait choisi dans un premier temps de rester discret et de ne pas ébruiter l’affaire. Puis a fini par changer d’avis. «Tôt ou tard, ça sortira. Je préfère que cela émane de moi-même plutôt que de la rue. J’ai prévenu mon conseil municipal, je commence à le dire autour de moi», explique-t-il à la Montagne, disant également ne pas savoir pourquoi on peut bien vouloir s’en prendre à lui. «Cela ne changera pas mes habitudes. Je ne baisserai pas la garde. Je ne laisserai pas gagner des abrutis qui n’ont pas eu le courage de se présenter», lance-t-il.
Le parquet d’Aurillac a annoncé avoir ouvert une enquête pour «tentative de dégradation par moyen dangereux pour les personnes», un délit puni de dix ans d’emprisonnement. L’affaire a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie d’Aurillac.
Mi-mars, le Parlement a définitivement adopté un texte visant à mieux protéger les élus locaux, notamment les maires, confrontés à des violences. Au 31 janvier 2024, plus de 4 % des maires élus en 2020 avaient démissionné, rattrapés par la lassitude, l’insécurité ou le manque de reconnaissance financière.