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Libération
Agressions

Vague de piqûres sauvages: de nouvelles plaintes ce week-end, un suspect mis en examen à Toulon

Plusieurs personnes, participant à des festivals à Belfort et dans le Gers, ont déposé plainte, affirmant avoir été piquées dans la soirée du samedi 4 juin. A Toulon, un homme de 20 ans a été mis en examen dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de piqûres lors de l’enregistrement d’une émission télévisée sur une plage du Var vendredi soir.
Un homme âgé de 20 ans a été mis en examen dimanche à Toulon, après avoir été interpellé, muni d'une seringue. (Getty Images)
publié le 6 juin 2022 à 16h49

C’est devenu une rengaine après chaque week-end. De nouvelles plaintes de fêtards et fêtardes, affirmant avoir été piqués en boîtes de nuit, dans des bars ou lors de concerts, viennent s’ajouter aux centaines de plaintes déjà déposées ces dernières semaines à Bourges, Nantes, Grenoble, Lille, Béziers, Rennes ou encore Toulouse. Cette fois-ci, ce sont des festivaliers qui disent avoir été victimes de ces mystérieuses piqûres à Belfort et dans le Gers. Six personnes ont déposé plainte à Belfort, et quatre dans le Gers.

A Belfort, les plaignants sont deux jeunes hommes et quatre jeunes filles, âgés de 16 à 18 ans, qui participaient au Festival international de musique universitaire (Fimu). Les adolescents ont dit «avoir ressenti une douleur, soit au niveau du bras, soit de la main, ressemblant à une piqûre», a précisé la procureure Jessica Vonderscher dans un communiqué diffusé dans la soirée. «Tous étaient conscients et sans trouble apparent lors de leurs déclarations.» «Trois personnes sont passées par les urgences» dans la nuit de samedi à dimanche pour des tests, afin de déterminer si un produit leur a été injecté et, si c’est le cas, quel type, a poursuivi la magistrate, qui n’avait pas les résultats des analyses. Les trois autres ont été orientées vers l’hôpital pour des tests mais ne s’y sont pas rendues pour l’instant. L’enquête «pour administration de substance nuisible» a été confiée à la police de Belfort.

Dans le Gers, sept personnes – quatre hommes et trois femmes – qui participaient à la feria Pentecôtavic, à Vic-Fezensac, ont affirmé avoir été victimes de ces piqûres. Seuls quatre d’entre eux ont déposé plainte et un suspect a été placé en garde à vue, selon le parquet d’Auch. «Certains n’ont rien éprouvé, d’autres ont été victimes de malaises. Mais on constate à chaque fois la présence de piqûres», a précisé à l’AFP le procureur de la République Jacques-Edouard Andrault. «Une jeune femme a pu donner un signalement physique et vestimentaire d’un homme qui se trouvait près d’elle quand elle a ressenti une sensation de piqûre, l’individu a été interpellé», a ajouté le procureur. Des prélèvements seront réalisés sur les victimes «qui veulent bien s’y prêter».

A Toulon, une vingtaine de victimes déclarées et un suspect

A Toulon (Var), une vingtaine de spectateurs qui assistaient dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 juin à l’enregistrement de l’émission de TF1 la Chanson de l’année, sur une plage, ont affirmé aux services de police avoir été victimes de piqûres lors du concert. «Plusieurs plaintes ont déjà été déposées et d’autres n’ont pas encore été formalisées», a indiqué dimanche le parquet de Toulon. L’une des victimes, une agente de sûreté qui travaillait sur le site, a été hospitalisée. «Elle a été victime d’un malaise, mais nous n’avons pas pu encore déterminer si ce malaise était lié à une substance nuisible introduite dans la seringue ou à la situation de stress qu’elle venait de connaître», a précisé le magistrat.

Un homme a été mis en examen dimanche dans le cadre de l’enquête. Le suspect, âgé de 20 ans, résidant à Toulon, a été placé en détention provisoire. L’information judiciaire a été ouverte notamment pour «violences aggravées par arme [la seringue, ndlr] et par préméditation». L’homme conteste entièrement les faits, selon le procureur. Le suspect a été identifié lors de la soirée par deux jeunes femmes qui ont expliqué aux enquêteurs l’avoir vu avec une seringue et avoir réussi à l’empêcher de les piquer. Elles ont également affirmé avoir été victimes de violences de sa part. L’homme avait été initialement placé en garde à vue avec un second individu qui, par la suite, a été remis en liberté, aucune charge ne pouvant être retenue à son encontre.

Le parquet de Toulon a mis en place il y a un mois un protocole avec la police et la gendarmerie pour ce type d’agression. Il prévoit un examen médico-légal des victimes par un médecin légiste, des prélèvements sanguins et urinaires ainsi que des prélèvements capillaires, plus précis, dans les six semaines, pour tenter de déterminer si des produits ou des substances nuisibles leur ont été inoculés. Dimanche, sept examens médicaux avaient déjà été réalisés dont les résultats devraient être connus la semaine prochaine.