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Libération
Affaire Obiang

Vente des biens mal acquis de la Guinée-Equatoriale : rendre l’argent, d’accord, mais à qui ?

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Les mises aux enchères d’objets de luxe de Teodorin Obiang se multiplient dans le monde. Elles sont censées venir alimenter des ONG indépendantes.
Le vice-président de la Guinée-Equatoriale Teodorin Obiang à Pretoria, en Afrique du Sud, en mai 2019. (Michele Spatari/AFP)
publié le 1er mai 2025 à 11h15

La confiscation des biens mal acquis (BMA) par un ploutocrate est un dispositif de plus en plus établi, depuis l’adoption par l’ONU de sa convention anticorruption, dite convention de Mérida, en 2003. Mais à qui restituer ces fonds publics détournés ? La question reste épineuse… Dans le cas de la Guinée-Equatoriale, son président dictateur Teodoro Obiang s’accrochant au pouvoir depuis bientôt quarante-six ans et son vice-président de fils, Teodorin, définitivement condamné, certainement pas à ses dirigeants actuels. Et l’imagination est désormais au pouvoir en vue d’en faire bénéficier en premier lieu les populations spoliées.

En France, la loi du 4 août 2021 stipule qu’elle doit «restituer, en coopération avec les Etats étrangers concernés et au plus près des populations de ces Etats». Et de préciser que «la France veille à la bonne information des citoyens et des organisations de la société civile ainsi qu’à l’association de cette dernière au suivi du mécanisme». Bref, c’est la porte ouverte aux ONG – pas forcément locales, car proches du régime.

«Financement d’une radio»

Dans le cas d’Obiang Jr., plusieurs pays sont déjà passés aux travaux pratiques. Aux Etats-Unis, après la confiscation en septembre 2021 de sa villa californienne, et, entre autres, d’une Ferrari, pour un total de 25 millions de dollars (environ 22 millions d’euros au cours actuel), le fruit de la revente a été consacré à des projets médicaux bénéficiant directement à la population équato-guinéenne : distribution de mé