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Récit

Verdict du procès des viols de Mazan : Avignon, théâtre à ciel ouvert d’une journée sous haute tension

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Procès des viols de Mazandossier
Du petit matin à la tombée de la nuit, récit des dernières heures électriques d’un procès hors norme dans le tribunal et ses alentours.
Aux abords du tribunal d'Avignon, à la sortie de Gisèle Pelicot, le 19 décembre 2024. (Arnold Jerocki/Libération)
publié le 19 décembre 2024 à 19h55

C’est comme si tous les curseurs de ce procès déjà hors norme étaient montés au maximum pour quelques ultimes heures. 350 journalistes venus du monde entier, la rue fermée à la circulation, des centaines de policiers déployés pour gérer une foule dense massée devant le tribunal dès le petit matin… Et une attente, qui fixera la tension jusqu’au prononcé du verdict, libérant ensuite, chez tous les protagonistes, la colère, la déception, les larmes, mais aussi un sentiment de relâchement, une nécessité partagée que ces presque quatre mois d’audiences s’achèvent enfin, pour envisager la suite. Du parvis du tribunal à la salle du verdict, récit du jour où les 51 accusés du procès des viols de Mazan ont été condamnés par la cour criminelle du Vaucluse.

7h15. «La honte a changé de camp, et la justice ?»

Le jour ne s’est pas encore levé sur Avignon que plusieurs centaines de journalistes s’amassent devant les grilles du tribunal, tandis que la foule déborde du trottoir. Une nuée de caméras est braquée sur le palais de justice. En face, une nouvelle banderole du collectif féministe les Amazones d’Avignon habille les remparts séculaires de la ville : «Merci Gisèle». Quelques mètres plus loin, un collage s’adresse, lui, directement à la cour criminelle départementale du Vaucluse : «La honte a changé de camp, et la justice ?» Ruth, venue avec sa fille d’Allemagne, brandit un panneau, qu’elle traduit : «La honte doit changer de camp. Merci Gisèle.»

8h30. Accusés têtes baissées et cagette d’oranges

Têtes baissées, des accusés se faufilent à travers la foule massée deva