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Libération
Violences policières

Vidéo d’une femme violentée par la police à Marseille : la victime a porté plainte

Filmée en train de recevoir notamment un coup de pied en marge d’une mobilisation le 18 septembre, l’étudiante d’une vingtaine d’années a déposé une plainte contre X «pour violences en réunion» et visant «des personnes qui ont la qualité de dépositaires de l’autorité publique».

Capture d'écran de la vidéo tournée à Marseille lors d’une intervention policière en marge de la mobilisation du 18 septembre. (Viken Kantarci/AFP)
Publié le 22/10/2025 à 17h15

Les images, choquantes, ont été abondamment partagées sur les réseaux sociaux. On y voit une jeune femme au sol recevoir un coup de pied de la part d’un policier qui lui lance «casse-toi». Bien que celle-ci réponde, visiblement secouée, «oui oui, je me casse», un autre la pousse et elle retombe au sol avant de partir l’air apeuré. La jeune femme sur la vidéo, tournée à Marseille lors d’une intervention policière en marge de la mobilisation du 18 septembre, a porté plainte ce mercredi 22 octobre, a indiqué son avocat. L’étudiante d’une vingtaine d’années a déposé une plainte contre X, «pour violences en réunion» visant «des personnes qui ont la qualité de dépositaires de l’autorité publique», explique Me Thomas Hugues.

Le parquet de Marseille avait annoncé, au lendemain des faits, avoir ouvert une enquête pour «violences ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à huit jours, commis par une personne dépositaire de l’autorité publique et en réunion». Une autre enquête, interne à la police, a été déclenchée «pour déterminer les circonstances de cette intervention», avait annoncé la direction interdépartementale de la police nationale.

«Groupe de manifestants pacifiques»

La scène avait été filmée vers 7 heures du matin dans le quartier de la Joliette, le jeudi 18 septembre, jour où des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues de France à l’appel des syndicats pour une journée de mobilisation destinée à peser sur les choix budgétaires du gouvernement. Dans ce quartier côtier de Marseille, des petits groupes de manifestants, qui répondaient notamment à un appel à bloquer le siège de l’armateur CMA-CGM, avaient été dispersés par les forces de l’ordre. La jeune femme «s’est retrouvée isolée du groupe de manifestants pacifiques et s’est retrouvée aspergée de gaz lacrymogène […]. Elle en avait dans les yeux, ça l’a éblouie, ça l’a déstabilisée. Et ensuite, elle a été violentée», raconte Me Hugues.

C’est cette dernière séquence qui a été filmée. Diffusées par de nombreux médias français, ainsi que par des responsables politiques de gauche, les images des violences, filmées par l’AFP, ont été vues plusieurs dizaines de millions de fois sur les réseaux sociaux, selon un comptage effectué par l’agence de presse le lendemain de leur diffusion.