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Libération
Outre-mer

Vie chère en Martinique : des policiers blessés lors d’affrontements avec des manifestants

Depuis septembre, un mouvement social exige un alignement sur la métropole des prix des produits alimentaires, en moyenne 40% plus chers sur l’île. Le groupe à la tête de la contestation dénonce une «répression policière».
Distribution de nourriture à Fort-de-France, le 27 septembre. (Ed Jones/AFP)
publié le 8 octobre 2024 à 10h36

En Martinique, les secousses urbaines se poursuivent. Onze policiers ont été blessés lundi lors d’affrontements avec des militants contre la vie chère qui menaient une action de blocage au Lamentin, sur un des principaux axes routiers de l’île, a indiqué la préfecture. «Après les sommations» d’usage, la police est intervenue pour «libérer» un rond-point occupé par une cinquantaine de personnes, sept poids lourds, deux véhicules «hors d’usage» et du matériel de chantier, selon un communiqué de la préfecture de Martinique.

Les policiers ont subi de «violentes prises à partie» lors de cette intervention, essuyant des jets de pierres et bouteilles, a poursuivi la même source, qui précise que 11 d’entre eux ont été «blessés par ces agressions». «Face à de tels comportements, les forces de sécurité intérieure ont fait usage de la force, dispersé l’attroupement et procédé à l’interpellation de cinq individus», selon la préfecture.

«Martiniquais pacifiques»

Rodrigue Petitot, figure de proue du mouvement de lutte contre la vie chère, a lui été blessé à la cuisse après avoir chuté sur un grillage qu’il essayait d’enjamber, a indiqué à l’AFP une source policière. «Nous confirmons que notre président Rodrigue Petitot, dit “le R”, a été pourchassé et blessé à la main et à la jambe», a réagi le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC) dans un communiqué dénonçant la «répression policière» de «Martiniquais pacifiques». Le collectif a fait état de deux militants placés en garde à vue.

Un mouvement contre la vie chère, thématique récurrente dans les Antilles françaises, a été lancé début septembre par le RPPRAC, qui exige un alignement sur la métropole des prix des produits alimentaires, en moyenne 40% plus chers en Martinique. En marge de ce mouvement, l’île a été secouée par des violences urbaines qui ont amené la préfecture à instaurer un couvre-feu nocturne dans certains quartiers de Fort-de-France et de la commune limitrophe du Lamentin. Quatre tables rondes ont été organisées par les autorités depuis le début de la crise, sans issue satisfaisante pour les protestataires. Une cinquième table ronde, qui devait se tenir lundi, a été repoussée sine die.