Il est toujours affublé dans les milieux de la police et du renseignement d’un surnom de tueur, le «Squale». Et il le revendique : son profil WhatsApp affiche encore une photo de requin nageant en eau bleue. Mais, se répand-il en privé (il a décliné la demande d’entretien de Libération), «on lui a coupé les ailerons, au requin». A 68 ans, l’ancien patron du renseignement intérieur, longtemps considéré comme un grand flic avant que la justice le pêche dans les eaux troubles où pataugent parfois agents du contre-espionnage et barbouzes privés, affronte le tribunal correctionnel de Paris à partir du 13 novembre. Il sera jugé, aux côtés d’une série d’anciens policiers, d’ex-agents du renseignement, d’un magistrat reconverti et même d’un journaliste, pour une longue liste de délits supposés.
Les juges d’instruction ont renvoyé Bernard Squarcini au tribunal judiciaire le 1er septembre 2023 pour 11 chefs d’incrimination, dont «détournement de fonds publics par un particulier» et «faux en écriture publique», ainsi que «recel de collecte frauduleuse de données à caractère personnel» ou «complicité d’exercice illégal» d’agent de recherches privées ou de professions réglementées relevant des activités de sécurité privée. Diverses «violations» du secret, qu’il s’agisse de