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Reportage

Violences après la mort de Nahel : à Marseille, «il n’y a plus rien à voler»

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Mort de Nahel, tué par un tir policier à Nanterredossier
Après deux nuits de violences marquées par de nombreuses scènes de pillage, la ville quadrillée par les forces de l’ordre a connu une soirée tranquille dimanche 2 juillet.
Contrairement aux nuits précédentes, Marseille a connu une nuit - relativement - calme, du dimanche 2 au lundi 3 juillet. (Patrick Gherdoussi/Libération)
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié le 3 juillet 2023 à 7h48

La nuit qui tombe sur Marseille est tellement calme qu’elle en paraît suspecte. Il est 21 heures, sur l’esplanade face au quai, un type a installé un fauteuil en velours pour mieux veiller sur sa canne à pêche. Derrière lui, un peu plus haut sur la Canebière, un groupe joue au foot. Assis les pieds presque dans l’eau, trois vingtenaires roulent des cigarettes et tuent le temps au clair de (pleine) lune. Des «tourists, from London», qui viennent à peine d’arriver en ville, expliquent-ils. A un jour près, l’accueil n’était pas le même. Au même endroit à la même heure, samedi comme vendredi, des groupes plutôt jeunes, parfois masqués, couraient dans tous les sens pour échapper aux policiers arrosant les lieux de lacrymogènes. Des poubelles brûlées, des magasins littéralement vidés en bande organisée, des centres commerciaux investis dans les quartiers… Et puis ce dimanche, après deux jours d’émeutes, Marseille se couche comme si de rien n’était.

«C’est fragile, hein ?»

Ou presque. A deux pas du Vieux-Port, les rues Saint-Ferréol et Paradis, parmi les plus commerçantes du centre-ville, son