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Violences conjugales dénoncées via Pronote par un élève dans le Doubs : le père condamné à deux ans de prison dont un ferme

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Un collégien d’Audincourt a informé samedi 25 janvier la principale de son établissement via l’appli de vie scolaire que la mère d’un de ses camarades avait été victime de violences conjugales. Cette alerte a permis l’intervention rapide des forces de l’ordre. Le père de famille, jugé en comparution immédiate ce mardi 28 janvier, a été condamné.
La procédure contre la père de famille a été réalisée rapidement grâce à une série de réflexes qualifiés de «remarquables» par le procureur de la République de Montbéliard. (Bim/Getty Images)
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publié le 28 janvier 2025 à 22h26

Il risquait jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. Le père de famille de 42 ans, poursuivi pour violences par conjoint et en présence de mineurs, a finalement été condamné ce mardi 28 janvier en comparution immédiate à 24 mois de prison dont 12 ferme, selon les informations de BFM TV. Il a été placé en détention dans la soirée. Une procédure expresse réalisée grâce à une série de réflexes qualifiés de «remarquables» par le procureur de la République de Montbéliard, Paul-Edouard Lallois.

C’est par un message glaçant que le fils aîné du couple a informé samedi 25 janvier un de ses camarades de classe que sa mère était la victime de violences conjugales, à leur domicile d’Audincourt (Doubs) : «Ma mère se fait démonter par mon père.» Le jeune garçon sollicite en parallèle les pompiers. De son côté, son ami alerte la principale de leur établissement via l’application de vie scolaire Pronote. C’est elle qui a ensuite contacté les forces de l’ordre.

Le procureur de Montbéliard avait annoncé plus tôt ce mardi 28 janvier vouloir «une réponse particulièrement ferme et rapide» sur l’antenne de BFM TV. Si la victime «a fait le choix de ne pas déposer plainte», suffisamment d’éléments étaient présents dans la procédure pour engager des poursuites pénales, avait-il expliqué. L’homme, au profil «classique», est marié depuis «une quinzaine d’année» avec la victime, souligne Paul-Edouard Lallois. «Aucun antécédent» ni «aucune difficulté» n’avaient été signalés par le passé concernant ce couple ayant trois enfants âgés de 4 à 13 ans, a-t-il ajouté.

«Stigmates sur son corps» et traumatisme crânien

C’est grâce au signalement «tout à fait inhabituel» via Pronote et à la réactivité de la cheffe d’établissement qu’une patrouille de police secours a été engagée très rapidement au domicile du couple, «pour prendre en charge toute la famille». Sur place, les policiers découvrent la mère de famille, «rouée de coups», en présence de ses enfants. Cette dernière en «porte les stigmates sur son corps», a fait savoir le procureur. Selon nos confrères de l’Est républicain, elle souffrirait d’hématomes à la mâchoire, à un œil, à une oreille, à un doigt, au thorax, au coude et aurait un traumatisme crânien. Le journal local rapporte que son mari la suspectait d’avoir une liaison. Il aurait fouillé dans son téléphone en lui demandant des explications au sujet de certains échanges par messages. Une «crise de jalousie», également évoquée par le procureur de la République de Montbéliard sur BFM TV ce mardi.

Toujours d’après nos confrères de Franche-Comté, le père était «légèrement alcoolisé» et a été placé en cellule de dégrisement à la suite de son interpellation. Déféré lundi à l’issue de sa garde à vue, il avait reconnu les faits dimanche devant les enquêteurs.