Menu
Libération
Contre-attaque

Violences conjugales : Stéphane Plaza attaque l’Etat et dénonce un procès «truqué»

Après avoir été condamné pour violences conjugales en février, l’agent immobilier et animateur télé accuse ce jeudi 5 juin le parquet de Paris d’avoir «truqué» son dossier. Ses avocats ont annoncé assigner l’Etat pour «faute lourde».
Stéphane Plaza au tribunal correctionnel de Paris, le 18 février 2025. (Alain Jocard /AFP)
publié le 5 juin 2025 à 16h01
(mis à jour le 5 juin 2025 à 21h28)

Celui qui déclarait, à quelques jours de son procès, avoir une «confiance totale» en la justice, se retourne finalement contre les juges. L’agent immobilier et ancien animateur de M6 Stéphane Plaza et ses avocats ont annoncé ce jeudi 5 juin avoir assigné l’Etat pour «faute lourde». Ils accusent le parquet de Paris d’avoir «truqué» son dossier pour le faire condamner au tribunal pour des violences conjugales dont il se dit toujours «innocent».

L’homme de 54 ans a été condamné le 18 février à un an de prison avec sursis pour violences récurrentes sur une ancienne compagne. Il a fait appel. Lors d’une conférence de presse organisée dans la prestigieuse Maison de la Chimie à Paris, l’ancien animateur a martelé qu’il était «innocent». «Je me battrai jusqu’au bout pour que la vérité soit reconnue», a-t-il assuré. Plaza a par ailleurs accusé le parquet de Paris d’avoir «intentionnellement manœuvré pour tromper le tribunal et obtenir» sa condamnation.

Ses avocats, Julien Roelens et Antonin Gravelin-Rodriguez, ont annoncé avoir assigné l’Etat «pour les dysfonctionnements graves de la justice» dans cette affaire. «Au regard de la gravité des accusations portées et malgré les très nombreuses demandes de réaction adressées au parquet, il apparaît néanmoins nécessaire de pouvoir prendre connaissance du contenu exact de cette assignation – laquelle n’est d’ailleurs pas encore signifiée au parquet de Paris - afin, le cas échéant, d’apporter une réponse», a réagi le parquet, sollicité par l’AFP.

«Infections sexuellement transmissibles et actes violents»

Pour l’animateur et ses conseils, le point de discorde est le classement sans suite d’une plainte pour cyberharcèlement déposée en juin 2023 par Stéphane Plaza contre trois anciennes compagnes. Un classement sans suite prononcé juste avant le procès pour violences conjugales, dans lequel Stéphane Plaza était jugé pour des faits commis contre deux de ces ex-compagnes, Amandine et Paola. L’agent immobilier a été condamné pour les faits concernant Amandine, mais relaxé pour ceux concernant Paola.

Selon l’avis à victime, présenté par la défense de Stéphane Plaza ce jour, la procédure pour cyberharcèlement a été classée au motif que l’enquête n’avait «pas permis d’identifier» les auteurs de l’infraction. «C’est faux, puisque la principale auteure du cyberharcèlement est identifiée en procédure par la réquisition Instagram, qu’elle le reconnaît sur le procès-verbal et que le procès-verbal de synthèse indiqué par l’officier de police judiciaire reprend in extenso qu’elle a été identifiée», a souligné Me Gravelin-Rodriguez.

Le rapport de synthèse des enquêteurs, également présenté par la défense, indique que Paola a reconnu en audition libre avoir utilisé de faux profils sur Instagram «mais dans un unique objectif de prévention», pour avertir des femmes en couple avec Stéphane Plaza «de ses multiples infidélités, du fait qu’il transmette des infections sexuellement transmissibles et de ses actes violents».

«Une violence supplémentaire faite aux victimes»

Le parquet a produit «une attestation selon laquelle il n’y avait aucun lien entre les accusatrices de Stéphane Plaza et les harcèlements», a ainsi fait savoir Me Gravelin-Rodriguez, estimant qu’il s’agissait d’un «faux en écriture publique». «Et cette attestation a été produite, a été utilisée dans le cadre du procès et le tribunal […] l’a relevée et l’a retenue dans son jugement», a-t-il précisé, arguant que cela bouleversait «totalement ce que doit être l’équilibre d’un procès pénal».

«Les accusations de cyberharcèlement contre ma cliente ont été classées sans suite, et quand bien même, elles ne sont pas en lien avec la caractérisation de violences conjugales commises bien en amont», a pour sa part réagi l’avocate de Paola, Me Clotilde Lepetit. Pour elle, les méthodes de Stéphane Plaza et de ses avocats «sont non seulement une violence supplémentaire faite aux victimes, mais en outre sont celles de ceux qui ne sont pas contents d’avoir eu à se soumettre au droit».

A la suite de sa condamnation, le réseau franchisé Stéphane Plaza France a annoncé mi-avril que ses agences auraient la possibilité de se renommer «Sixième Avenue». Si la marque Stéphane Plaza n’est pas supprimée, la condamnation de la vedette de télé a terni l’image des agences portant son nom.

Mise à jour à 21 h 30, avec la réaction du parquet