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Interview

Violences d’agents de sécurité privée à Villiers-sur-Marne : «Ces brigades sont le bras armé du bailleur»

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Après la mise en cause du Groupement parisien interbailleur de surveillance dans des faits de violences dans la nuit du 25 au 26 juillet, la sociologue Virginie Malochet revient sur l’histoire et les missions de cette «structure hybride entre le public et le privé» créée en 2004 par les bailleurs sociaux.
Le GPIS a été créé en 2004 par les bailleurs sociaux parisiens pour assurer des missions de sécurité dans les résidences HLM, avec le soutien de la ville. (Rafael Lafargue/ABACA)
publié le 8 août 2024 à 16h29

Dans la nuit du 25 au 26 juillet, des agents du Groupement parisien interbailleur de surveillance (GPIS), mandatés par le bailleur Paris Habitat, ont commis des violences sur deux jeunes hommes du quartier des Hautes Noues à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), entraînant l’ouverture de deux enquêtes préliminaires par le parquet de Créteil. L’une des deux victimes, un jeune homme de 18 ans, a déposé plainte. Pour Libération, Virginie Malochet, sociologue à l’Institut Paris Région et spécialiste du GPIS, auquel elle a consacré une étude en 2015, revient sur la création de cette «structure hybride entre le public et le privé» chargée d’assurer «des missions de sécurité dans les quartiers HLM».

Qu’est-ce que le GPIS ? Pourquoi a-t-il été créé ?

Le GPIS est une entité unique en son genre. Elle a été créée en 2004 par les bailleurs sociaux parisiens pour assurer des missions de sécurité dans les résidences HLM, avec le soutien de la ville de Paris. Jusqu’alors, Paris finançait une prestation de surveillance privée dans le parc d’habitat social. En 2004, la ville, passée à gauche, supprime ce marché alors que la police municipale de Paris n’existait pas. C’est dans ce contexte que le GPIS est créé par les bailleurs sociaux comme un dispositif de tranquillité résidentielle. Les agents patrouillent la nuit dans les parties communes des résidences HLM pour les sécuriser, éviter les dégradations. Si aujourd’hui,