Depuis deux mois, les bagarres de bandes, ces phénomènes de violence épisodique, interpellent. Le 15 janvier, Yuriy, 15 ans, est roué de coups sur la dalle de Beaugrenelle dans le XVe arrondissement. Deux mois d’hospitalisation. Le 22 février, une adolescente de 14 ans, Lilibelle, est poignardée à la sortie de son collège à Saint-Chéron, dans l’Essonne. Le même scénario, à quelques détails près, se répète le lendemain, à Boussy-Saint-Antoine. Sidération. «Les violences mortelles sont des événements plutôt rares en France», concède Renée Zauberman, directrice de recherche émérite au Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales. Le 8 mars, à Champigny-sur-Marne, une bagarre éclate entre les jeunes de deux quartiers voisins. Le 9 mars, c’est devant un lycée du XVIe arrondissement que des ados se sont bastonnés. Bilan, cinq blessés.
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«La raison de la rixe n’est jamais importante. Elle est toujours dérisoire», soutient Adel Amara, élu au conseil municipal de Villiers-sur-Marne et responsable associatif. «Sur le terrain, cela reste un phénomène cyclique qui ne disparaît jamais. J’ai l’impression qu’on le redécouvre en permanence», tranche de son côté Marwan Mohammed, interrogé par Libération le 24 février. Le contexte, évidemment, n’