
Deux ans après
Violences policières : Alhoussein Camara, mort loin des regards
Du souvenir d’Alhoussein Camara, il ne reste rien, ou presque. La chambre 208, qu’il occupait jusqu’à sa mort, dans le foyer de jeunes travailleurs d’Angoulême (Charente), est louée par un nouveau résident. La plupart de ceux qu’il a côtoyés ici sont partis. La seule trace du passage du Guinéen dans cet établissement qui accueille un peu plus de soixante-dix personnes, subsiste sur le mur d’une salle collective, mise à disposition pour jouer au baby-foot, regarder la télé ou discuter. Trois photos, format A4, y sont accrochées. Sur l’une d’elles, le jeune homme prépare à manger dans la cuisine commune. Sur une autre, on le voit dans une salle d’arcade, en train de jouer au palet sur table. La troisième le montre dans ce même espace de vie collective, entouré d’amis. C’est depuis ce foyer situé dans le centre-ville angoumoisin, où il a vécu un peu plus d’un an, que partira, ce samedi, deux ans jour pour jour après sa mort, une nouvelle «marche pour la justice».
Alhoussein Camara est tué, à 19 ans, au volant de sa voiture, le 14 juin 2023, d’une balle dans le dos, tirée par le brigadier Pascal P. Pour lui, comme pour beaucoup d’autres victimes de violences policières, il n’y a pas eu de mot des représentants de l’Etat, pas d’hommage, pas de soutien pour ses proches meurtris. A la place, il y a eu un communi