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Violences policières : quand Laurent Nuñez aide financièrement des agents de la Brav-M poursuivis

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Le 20 mars 2023, des policiers étaient enregistrés alors qu’ils rudoyaient un étudiant tchadien. Après les avoir sanctionnés au terme d’une enquête administrative, le préfet de police a décidé de les soutenir dans la procédure judiciaire en payant leurs frais d’avocat, contre l’avis de ses services.
Des policiers de la Brav-M, lors des manifestations contre la réforme des retraites, à Paris, le 20 mars 2023. (Samuel Boivin/NurPhoto. AFP)
publié le 28 juin 2024 à 17h45

L’affaire illustre le soutien dont peuvent jouir les policiers de la part de leur hiérarchie, jusqu’à son plus haut niveau, même quand ils sont soupçonnés de violence contre les personnes. Et quitte à bénéficier de décisions contraires aux préconisations des services juridiques de l’administration. Le 20 mars 2023, une manifestation spontanée éclate dans Paris, contre l’adoption de la réforme des retraites par 49.3 quelques jours auparavant. Ce soir-là, des policiers de la compagnie d’intervention 21 (21CI) sont affectés sur les motos de la Brav-M. Peu avant minuit, la brigade de répression de l’action violente motorisée interpelle plusieurs personnes dans le centre de la capitale, dont Souleyman Adoum Souleyman, parce qu’elles sont suspectées d’avoir mis le feu à une poubelle. Cet étudiant de nationalité tchadienne, alors âgé de 23 ans, est finalement relâché après sa garde à vue, sans faire l’objet de poursuites.

Quelques jours plus tard, un enregistrement audio de la scène est révélé par la presse. Tutoiement, humiliations, menaces, coups, réflexions sur l’origine de l’interpellé… La bande audio fait grand bruit, et suscite l’ouverture de deux enquêtes, confiées à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) : l’une est administrative, l’autre