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Justice

Violences sexuelles sur des nourrissons à Montreuil : comment une internaute a fait éclater l’affaire

Selon «Le Parisien», une utilisatrice de X (ex-Twitter) est à l’origine des révélations concernant une infirmière de l’hôpital de la ville et son complice. Tous deux ont été mis en examen, a indiqué samedi le parquet de Bobigny.
Luc Nobout / IP3; Montreuil, France le 1er decembre 2023 - A l occasion de la Journee mondiale de lutte contre le Sida, Aurelien Rousseau, le ministre de la Sante et de la Prevention s est rendu au centre d information, de depistage et de diagnostic du centre hospitalier intercommunal Andre Gregoire pour echanger avec des lyceens et des professionnels de sante du CeGiDD (Luc Nobout/IP3)
publié le 4 août 2025 à 11h58

Des faits commis entre décembre 2024 et janvier 2025. Deux mis en examen pour agressions sexuelles sur mineurs, captation et diffusion d’images à caractère pédopornographique et complicité d’agressions sexuelles. Et une femme à l’origine des révélations qui secouent Montreuil (Seine-Saint-Denis) et son hôpital, d’après Le Parisien.

Présentée comme Maria par nos confrères, cette dernière, une utilisatrice de X (ex-Twitter), aurait échangé pendant quelques jours et sur plusieurs plateformes sociales avec l’un des mis en cause dans l’affaire des violences sexuelles sur des nourrissons à l’hôpital André Grégoire. Elle se serait muée en enquêtrice pour «réunir le maximum de preuves».

Maria raconte avoir eu récemment accès au compte X d’un jeune homme, dont l’accès est privé. Auprès du quotidien régional, elle assure que l’internaute y partage en vidéo sa vie sexuelle. Trouvant cette démarche «trop bizarre», elle décide alors de «creuser un peu» à l’aide d’un ami et contacte le propriétaire du compte : «il a insisté pour qu’on passe sur Snapchat». Selon Maria, le contenu de leurs échanges est exclusivement centré autour des fantasmes du jeune homme. Des messages qu’elle conservera précieusement à l’aide de captures d’écran.

Une conversation qui doit rester secrète

D’après le récit de Maria, le mis en cause évoque alors ses discussions avec une autre femme - une infirmière du service de réanimation néonatale de l’hôpital de Montreuil - : «Je v (sic) te montrer une vidéo quand elle est au taff et qu’elle joue avec des bébés… Ça va te choquer je pense ça».

Selon nos confrères, le mis en examen envoie au total six vidéos tournées au sein de l’hôpital ; ainsi que du contenu pédopornographique. Maria indique être rentrée dans son jeu pour soutirer un maximum d’informations. Le jeune homme lui partagera par la suite le contenu de sa conversation WhatsApp avec l’infirmière [seconde mise en examen dans cette affaire, ndlr]. «Un bébé noir» y est évoqué, d’après le Parisien.

«Aucun caractère racial»

Estimant avoir récolté assez d’éléments incriminants, Maria finit par mettre fin à la conversation en bloquant son interlocuteur. Elle lance l’alerte sur X et transmet son dossier au compte Alertes Pédo, qui se présente comme «média indépendant sur la prévention contre la pédocriminalité» composé de «chasseurs bénévoles». Avec plus de 75 000 abonnés sur X, ce relais fait exploser l’affaire.

Dans l’emballement, plusieurs fausses informations circulent. Il est par exemple question de viols visant expressément des bébés noirs. Selon le parquet de Bobigny, «il n’y a aucun caractère racial dans le passage à l’acte, l’un des enfants est blanc, l’autre noir» - deux victimes ont pour l’heure été identifiées dans l’exploitation des vidéos.

Mercredi 30 juillet, l’infirmière finira par se présenter au commissariat de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), afin de dénoncer des faits qu’elle aurait commis. Elle a également mis en cause son complice en déclarant avoir été sous son emprise. Selon Le Parisien cet habitant d’Aubervilliers attend son premier enfant. Tous deux ont été placés sous contrôle judiciaire, contre l’avis du parquet qui avait requis leur placement en détention provisoire.