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Libération
Pédocriminalité

Violences sexuelles sur des nourrissons à Montreuil : deux victimes formellement identifiées, treize familles déboutées de leurs demandes de partie civile

Les parents des deux bébés identifiés comme victimes ont été «invités à se constituer parties civiles par le juge d’instruction», précise le parquet de Bobigny dans un communiqué ce mercredi 3 septembre.

L'hôpital André Grégoire de Montreuil. (Thomas Samson/AFP)
Publié le 03/09/2025 à 15h55

Deux nourrissons ont été formellement identifiés comme victimes dans l’affaire des violences sexuelles commises à l’hôpital André Grégoire de Montreuil (Seine-Saint-Denis), a rappelé ce mercredi 3 septembre le procureur de la République de Bobigny Eric Mathais. Deux semaines plus tôt, le parquet de Bobigny indiquait à Libé que «deux mamans [avaient] identifié leur enfant sur les vidéos» à disposition de la justice. Cette même source précisait alors qu’une troisième victime n’avait pas encore été identifiée.

Dans son communiqué ce mercredi, Eric Mathais explique par ailleurs que le juge en charge de l’enquête a rejeté les constitutions de partie civile de 13 familles de nourrissons. «L’enquête, à ce stade, n’a pas permis d’établir qu’ils avaient été victimes», souligne le parquet. «Conformément à l’article 2 du code de procédure pénale, seules les victimes certaines, qui ont directement souffert du dommage causé par l’infraction, peuvent se constituer partie civile», rappelle le procureur. Il précise que les parents des deux bébés identifiés comme victimes ont, eux, été «invités à se constituer parties civiles par le juge d’instruction».

Me Besma Maghrebi, qui représente avec deux autres avocats neuf familles déboutées de leurs demandes de partie civile, a indiqué son intention de faire appel. «Nos clients sont choqués et dans l’incompréhension totale», a-t-elle réagi auprès de l’AFP. Selon l’avocate, il existe «un faisceau d’indices» permettant la constitution de partie civile de ces familles. Elle relève que des parents n’ont pas su exclure avec certitude la présence de leur enfant sur des vidéos des faits qui leur ont été présentées pendant l’enquête.

«Les investigations se poursuivent activement»

Début août, une infirmière de l’hôpital André Grégoire de Montreuil et son ancien amant ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire pour agressions sexuelles imposées à des mineurs de moins de 15 ans et complicité. Ils sont également poursuivis, comme auteur ou complice, pour enregistrement ou fixation, détention et transmission d’images à caractère pédopornographiques.

Juliette S., l’infirmière mise en cause, a déclaré avoir agi à la demande de Redouane E., son ancien amant, qui lui aurait avoué «fantasmer sur des enfants», selon une source judiciaire. Dans une vidéo exploitée par les enquêteurs, l’infirmière met deux doigts dans la bouche d’un enfant. Dans une autre, le sexe d’un enfant est touché, «sous la forme de caresses» et d’un pincement, selon une source judiciaire.

Dans son communiqué, le procureur rappelle que «les investigations se poursuivent activement» pour que toute la lumière soit faite sur ce dossier. «Si ces investigations venaient à mettre en évidence l’existence de faits nouveaux concernant d’autres victimes», de nouvelles familles pourraient se constituer partie civile, relève-t-il.