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Justice

Violences subies en prison : la plainte de Mohamed Amra classée sans suite

La justice a estimé qu’aucun élément ne permettait de caractériser l’infraction.
Le condamné et trafiquant de drogue Mohamed Amra est escorté par des policiers hors de la Cour d'appel de Bucarest, le 23 février 2025. (Daniel Mihailescu/AFP)
publié le 7 mai 2025 à 19h21

La plainte déposée par le narcotrafiquant Mohamed Amra pour des violences qu’il dit avoir subies fin mars de la part de surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) a été classée sans suite, a annoncé ce mercredi 7 mai le parquet d’Alençon. La plainte de Mohamed Amra, déposée le 24 mars, a été classée «au motif de l’absence d’infraction, aucun élément ne venant à l’appui des termes de la plainte ou ne permettant la caractérisation d’une infraction», a indiqué la procureure de la République d’Alençon, Laëtitia Mirande, dans un communiqué.

Le 3 avril, l’avocat de Mohamed Amra avait déposé plainte des chefs de «violences aggravées par une personne dépositaire de l’autorité publique et commises en réunion, mise en danger de la vie d’autrui et omission de porter secours», selon le communiqué. D’après la plainte, le 24 mars, de retour de promenade, Mohamed Amra aurait été placé dans une cellule par trois surveillants pénitentiaires qui lui auraient demandé de s’allonger sur le ventre, menotté.

«Face à l’incompréhension du détenu, les surveillants auraient alors jeté au sol Mohamed Amra et s’appuyaient sur son bassin, son bras et sa cheville. Ce dernier aurait exprimé sa douleur et protesté», précise la procureure. La plainte «mentionnait en outre que Mohamed Amra n’avait opposé aucune résistance aux vérifications entreprises par les surveillants pénitentiaires et que les violences commises “ne répondaient alors à aucune nécessité impérieuse”».

«Volonté d’apaisement»

Selon Laëtitia Mirande, le compte-rendu d’incident du 24 mars, réalisé par l’officier pénitentiaire présent sur les lieux, «établissait que Mohamed Amra avait opposé une résistance au démenottage et que cela avait obligé les surveillants à réinvestir la cellule».

D’après le communiqué, les investigations ont notamment mis en évidence que Mohamed Amra a «bénéficié de consultation à l’unité sanitaire», qu’il «n’avait pas évoqué d’agression ou de violences auprès de l’unité sanitaire» et qu’«il avait refusé tout traitement médicamenteux et accepté la pose d’une attelle». En outre, l’étude de la vidéosurveillance de l’établissement pénitentiaire «ne confirmait pas les termes de la plainte».

L’avocat de Mohamed Amra, Benoît David, a estimé auprès de l’AFP que ce classement correspondait «à une volonté d’apaisement de [son] client». Lors de l’évasion de Mohamed Amra, le 14 mai 2024, deux agents pénitentiaires avaient été tués et trois autres blessés par un commando lourdement armé qui avait attaqué le fourgon transportant le détenu multirécidiviste, au péage d’Incarville (Eure).