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Justice

Violences sur enfants placés : le département du Nord à son tour visé par une plainte

Alors qu’il n’avait pas été poursuivi lors du procès en décembre, une plainte a été déposée contre le président du conseil départemental du Nord, accusé de ne pas avoir agi malgré des alertes dans une affaire de violences contre des enfants placés.
Me Jean Sannier, l’un des avocats des victimes dans ce dossier, le 14 octobre 2024 à Châteauroux. (Jean-François Monier/AFP)
publié le 27 janvier 2025 à 16h41

Une plainte a été déposée contre le président du conseil départemental du Nord dans une affaire de violences contre des enfants confiés illégalement par un organisme du département à des familles d’accueil entre 2010 et 2017, a appris l’AFP ce lundi 27 janvier. Le 18 décembre, deux anciens dirigeants d’une association ont été condamnés à des peines de quatre et six ans de prison par le tribunal correctionnel de Châteauroux dans cette affaire. Cette association dans l’Indre plaçait des enfants du Nord dans des familles d’accueil qui n’étaient pas habilitées. Certains y ont subi des violences physiques, psychologiques, des humiliations et du travail forcé.

«Carence»

Le département du Nord et son service d’Aide sociale à l’enfance (ASE) n’ont pas été poursuivis lors du procès de Châteauroux bien que leur rôle ait été évoqué. Le fait qu’ils ne soient pas poursuivis «a autant heurté le tribunal que nous-mêmes», et la plainte contre le département vise à «réparer» cette «carence», a affirmé Me Jean Sannier, l’un des avocats des victimes dans ce dossier. Les services de l’ASE du Nord «semblent avoir été avertis des mauvais traitements subis par les enfants placés», pourtant «rien n’a été fait» jusqu’à ce que l’affaire éclate en 2017 après l’hospitalisation d’un enfant placé, selon la plainte.

Comme l’ASE est placée sous l’autorité du président du conseil départemental, «ce dernier apparaît avoir été informé ou aurait dû l’être en exerçant le contrôle de son service», concluent les avocats des victimes dans leur plainte déposée auprès du parquet de Lille. Après le jugement de Châteauroux en décembre, le département du Nord avait affirmé dans un communiqué avoir «rigoureusement renforcé les dispositifs de contrôle et de suivi des structures d’accueil auxquelles sont confiés les enfants» depuis cette affaire.