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Reportage

Violences urbaines à Sevran: «On est loin du chaos que certains se plaisent à imaginer»

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Depuis qu’un homme d’une trentaine d’années a été tué par un officier de la BAC samedi, le quartier populaire des Beaudottes voit chaque nuit des affrontements entre jeunes et forces de l’ordre.
Le quartier des Beaudottes, à Sevran. (Guillaume Binet/Libération)
publié le 28 mars 2022 à 17h36

Les fesses posées sur une barrière, Brahim, 29 ans, barbe en collier, cheveux rasés et claquettes-chaussettes aux pieds, fait défiler des vidéos sur son smartphone. On y voit des policiers et gendarmes avancer en nombre, à la nuit tombée, dans les rues de son quartier des Beaudottes, à Sevran (Seine-Saint-Denis), casque sur la tête et bouclier anti émeutes à la main. Puis, quelques coups de pouce plus loin, l’homme montre la réponse des «gamins» du coin : des tirs de mortier d’artifice en direction des forces de l’ordre et quelques poubelles et bagnoles enflammées. Bien loin de l’ambiance calme et paisible qui règne dans les rues de ce quartier populaire en ce lundi matin.

Depuis deux jours, les quelque 10 000 habitants des Beaudottes connaissent des nuits agitées. Dès que le soleil se couche, des affrontements éclatent entre des jeunes et les forces de l’ordre qui patrouillent en nombre dans le quartier. De sources policières, une dizaine de véhicules ont été incendiés pour la seule nuit de dimanche à lundi et cinq personnes ont été interpellées. Par mimétisme ou solidarité, des barricades enflammées ont aussi été montées à Rougemont, un autre quartier au nord de Sevran, et un bus a été volé puis brûlé dans la ville limitrophe d’Aulnay-sous-Bois.

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