Les fesses posées sur une barrière, Brahim, 29 ans, barbe en collier, cheveux rasés et claquettes-chaussettes aux pieds, fait défiler des vidéos sur son smartphone. On y voit des policiers et gendarmes avancer en nombre, à la nuit tombée, dans les rues de son quartier des Beaudottes, à Sevran (Seine-Saint-Denis), casque sur la tête et bouclier anti émeutes à la main. Puis, quelques coups de pouce plus loin, l’homme montre la réponse des «gamins» du coin : des tirs de mortier d’artifice en direction des forces de l’ordre et quelques poubelles et bagnoles enflammées. Bien loin de l’ambiance calme et paisible qui règne dans les rues de ce quartier populaire en ce lundi matin.
SEVRAN - Nouvelle nuit d’incidents : tirs de mortiers d’artifices, incendies et gaz lacrymogène.
— Clément Lanot (@ClementLanot) March 28, 2022
Samedi, la police a ouvert le feu sur un homme après le vol d’un camion. Il est décédé. https://t.co/ibU7dGKFHS pic.twitter.com/LIO3bR85uK
Depuis deux jours, les quelque 10 000 habitants des Beaudottes connaissent des nuits agitées. Dès que le soleil se couche, des affrontements éclatent entre des jeunes et les forces de l’ordre qui patrouillent en nombre dans le quartier. De sources policières, une dizaine de véhicules ont été incendiés pour la seule nuit de dimanche à lundi et cinq personnes ont été interpellées. Par mimétisme ou solidarité, des barricades enflammées ont aussi été montées à Rougemont, un autre quartier au nord de Sevran, et un bus a été volé puis brûlé dans la ville limitrophe d’Aulnay-sous-Bois.
«La police ne doit pas tirer»
A l’origine des tensions, la mort de Jean-Paul, un trentenaire tué samedi après-midi par