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A la barre

Violences urbaines : devant le tribunal de Bordeaux, «il essaie de nous faire croire qu’il a confondu nuit d’émeute et journée du patrimoine»

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Seul prévenu en comparution immédiate ces jours-ci dans la capitale girondine, Faiçal avait été interpellé vendredi 30 juin dans un magasin dévalisé. Sans aucune preuve de son intention de piller, assure la défense.
Dans le quartier de Thouars, à Talence, en banlieue de Bordeaux, le 30 juin. (Lachène Abib/Divergence)
par Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux
publié le 5 juillet 2023 à 21h04

Dans le box des prévenus du tribunal correctionnel de Bordeaux, Faiçal, 25 ans, colle son visage à la vitre pour mieux entendre. A l’autre bout de la salle d’audience, le président l’interroge par l’intermédiaire de son interprète : «Que faisiez-vous ? Pourquoi étiez-vous là ?» Après plusieurs nuits en détention provisoire, le jeune Tunisien, qui vit dans un squat, et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français, se recroqueville : «J’ai vu un magasin cassé, je suis rentré parce que je voulais voir à l’intérieur pour prendre une vidéo et la police est arrivée», raconte-t-il. Les forces de l’ordre l’ont arrêté vendredi 30 juin, vers 22 h 45, alors qu’il se trouvait au milieu d’un magasin de jeux éventré.

«Vous vouliez simplement voir ?»

En marge d’une manifestation non déclarée contre les violences policières, la vitrine du commerce a été brisée et la marchandise pillée par des individus aux visages cagoulés. Après les émeutes de la semaine dernière, qui ont suivi la mort de Nahel, tué par un