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Justice

«Violeur à la trottinette» à Grenoble : confondu par son ADN, le suspect reconnaît un viol

L’homme se serait présenté à la police, et son ADN correspond avec celui retrouvé sur l’une des victimes. L’instruction porte sur sept agressions et viols ciblant des femmes dans la ville iséroise depuis février.
( Laure Boyer/Hans Lucas. AFP)
publié le 6 avril 2024 à 10h47
(mis à jour le 8 avril 2024 à 10h02)

La répétition des agressions suscitait une vive inquiétude. Le suspect interpellé vendredi dans l’enquête portant sur une série d’agressions sexuelles et viols commis contre de femmes à Grenoble (Isère) et sa périphérie par un homme circulant à trottinette, a reconnu un fait de viol, a annoncé ce lundi 8 avril le procureur de Grenoble, Eric Vaillant. Il avait été mis en examen la veille pour «deux viols, une tentative de viol, une tentative d’agression sexuelle, deux violences aggravées et une tentative d’extorsion aggravée», précise son avocat Me Arnaud Lévy Soussan. «A ce stade, il n’a pas reconnu les six autres faits, ajoute le procureur. L’enquête se poursuit pour savoir si nous pourrons lui reprocher, ou non, l’ensemble des faits.»

L’homme, qui était activement recherché sur signalement des victimes, a été présenté à un juge d’instruction dimanche en fin d’après-midi devant le juge des libertés et de la détention. Il a été placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet. Il a sollicité un délai pour préparer sa défense, a précisé son avocat. Le suspect est un homme de 22 ans habitant dans la ville de Fontaine, en banlieue de la métropole iséroise, selon Le Dauphiné Libéré. Il correspond au signalement diffusé par les autorités, selon lequel l’agresseur - qui agissait masqué - serait «un homme de 20 ans, de type européen, sans accent, d’environ 1,70 m et de corpulence normale, voire légèrement replet, yeux marron, teint pâle et cheveux plutôt roux».

Modèle de trottinette et ADN

Les enquêteurs l’ont identifié grâce «aux investigations menées sur le bornage téléphonique aux heures et sur les lieux des agressions ainsi que sur la marque et le modèle particulier de la trottinette que l’agresseur utilisait», rapporte le média local.

En outre, après s’être présenté de lui-même vendredi en fin d’après-midi à l’hôtel de police de Grenoble, il a été soumis à des prélèvements génétiques, rapporte Le Dauphiné Libéré. Les résultats, tombés dans la nuit, correspondent avec l’ADN que l’agresseur avait laissé sur une des victimes de viol.

Le procureur tempère toutefois auprès de Libération : «Un seul viol peut être imputé de façon sûre au suspect grâce à l’ADN. À ce stade, l’enquête se poursuit sur les autres faits».

«Plusieurs dizaines de témoignages»

Le parquet de Grenoble a ouvert le 29 mars une information judiciaire pour sept faits. L’instruction porte, dans le détail, sur deux viols commis à Grenoble et à Saint-Martin-d’Hères les 11 et 16 mars, une tentative de viol le 16 mars à Grenoble, une agression sexuelle et des violences avec arme le 17 février à Grenoble, une tentative d’extorsion le 8 février à Saint-Martin-le-Vinoux et, le même jour, des violences à Grenoble, avait détaillé le procureur Eric Vaillant.

Mais une huitième affaire pour s’y ajouter, car une jeune femme a porté plainte jeudi, après avoir été agressée dans la nuit du 16 au 17 décembre 2023, et penserait avoir été victime de cet individu, toujours selon Le Dauphiné Libéré. Le procureur de la République, qui s’attend à recevoir d’autres plaintes, assure qu’elles «seront examinées avec attention, diligence. Le premier travail des policiers sera de voir si oui ou non nous pourrons les rattacher à cette affaire. Que ce soit le cas ou non, toutes ces plaintes seront traitées avec attention».

Selon les témoignages, l’agresseur a agi seul, vêtu de noir, monté sur une trottinette noire, il repérait ses victimes et les suivait avant de les agresser, avait affirmé le procureur de Grenoble. La semaine dernière, il avait assuré que «la diffusion du signalement du violeur a permis aux policiers de recueillir plusieurs dizaines de témoignages». Le mis en examen encourt 15 ans de réclusion criminelle, voire 20 ans de réclusion criminelle, si, à la fin de l’instruction, le caractère sériel du viol est reconnu.

Mise à jour ce dimanche 7 avril à 18 h 48 avec la mise en examen du suspect puis à 19 h 42 avec de nouvelles précisions ; ce lundi 8 avril à 9 h 50 avec les déclarations du procureur de Grenoble.