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Justice

«Violeur de la Sambre» : deux nouveaux signalements analysés par la justice

La justice étudie ces deux signalements, qu’elle pourrait éventuellement joindre à l’information judiciaire en cours concernant Dino Scala, déjà condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour 54 viols et agressions sexuelles, a indiqué ce vendredi 12 avril le parquet de Valenciennes.
Vue sur la rivière Sambre, dans le village où vivait Dino Scala. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas pour Liberation)
publié le 12 avril 2024 à 17h06

L’affaire du «violeur de la Sambre» n’est pas close. Déjà condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour 54 viols et agressions sexuelles, étalés sur trente ans, Dino Scala est visé par de nouvelles accusations. Deux signalements sont notamment étudiés par la justice : le parquet de Valenciennes a annoncé ce vendredi 12 avril qu’elle pourrait éventuellement les joindre à l’information judiciaire le concernant.

Les faits relatés remontent à 1987, dans la commune d’Aulnoye-Aymeries (Nord). L’une des deux femmes a indiqué à la police judiciaire avoir été victime d’une agression sexuelle, en faisant «un éventuel rapprochement avec Dino Scala» après la diffusion d’un reportage dans «Sept à huit» sur TF1 et de la série «Sambre» sur France 2, précise la procureure de Valenciennes, Christelle Dumont. Le second signalement a été «rapporté très récemment par un avocat» : la femme qui affirme avoir été «agressée par un homme au début de l’année 1987» raconte avoir été surprise vers 7 heures «par un homme, qui l’avait contrainte, mais ne serait pas passé à l’acte, dès lors qu’elle avait pu prendre la fuite», poursuit la procureure.

Plus de 50 viols et agressions sexuelles

Leur récit ressemble à ceux des dizaines de victimes dans l’épais dossier du «violeur de la Sambre» : série de viols, tentatives de viols et agressions ou tentatives d’agression sexuelles, commises entre 1988 et 2008, autour de la rivière de la Sambre, en France et en Belgique. En somme, près du domicile de Dino Scala, 63 ans aujourd’hui. Ouvrier bien inséré, marié, père de famille, entraîneur d’un club de football. Pas la figure stéréotypée d’un violeur en série. Et son procès, en 2022, n’avait pas totalement permis d’en lever le mystère. Selon un expert psychiatre, un «abîme» se dresse entre sa face sociale et sa face cachée. Il y avait «Dino 1″, travailleur acharné et père de famille attentif, face à un «Dino 2″ qui partait à l’aube de de chez lui pour aller traquer des femmes isolées, toujours selon un même mode opératoire : les étrangler par-derrière pour les tirer vers un endroit tranquille, derrière des buissons ou des bâtiments abandonnés. Volubile sur le quotidien de sa vie, allusif sur ce qu’on lui reproche. Lors de son procès, il n’a lâché que de laconiques excuses à ses victimes.

Dino Scala a été condamné en juillet 2022 à 20 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté des deux tiers. Il était poursuivi pour 56 faits, en a reconnu 40, et a été condamné pour 54. Il a d’abord fait appel de sa condamnation, avant d’y renoncer en octobre.

Ces deux nouveaux signalements doivent être étudiés avant «une éventuelle jonction à l’information judiciaire», a précisé vendredi la procureure de Valenciennes. L’avocate de Dino Scala soutient ne pas en avoir été avisée. Ils ne sont pas les seules nouveautés dans l’affaire : RTL, qui a révélé l’existence de nouvelles accusations, en évoque même un troisième. Dino Scala est toujours visé par une information judiciaire ouverte en mars par le parquet de Valenciennes, pour une autre série de viols, tentatives de viol et agressions sexuelles perpétrés entre 1988 et 2009.