Avertissement
Cet article fait état de récits de violences sexuelles sur des mineurs et peut choquer.
«Le couteau m’a transpercé le bras… Mais ça ne m’a pas arrêtée !» Laurence Ligier est la fondatrice et directrice de Cameleon, une association qui accompagne les victimes de violences sexuelles aux Philippines depuis vingt-huit ans. Là-bas, son combat ne plaît pas à tout le monde et cela lui a valu quelques cicatrices. A l’autre bout du fil, elle adopte le ton léger de celles et ceux qui côtoient l’ignoble au quotidien. Alors, pour minimiser les deux tentatives d’assassinat dont elle a été victime, elle remercie son «bon niveau en taekwondo» et conclut l’échange d’un «bref» puis un silence, mais on devine un sourire.
Aujourd’hui, son association emploie une soixantaine de Philippins qui font de la prévention et accueillent des filles de 5 à 22 ans victimes de violences sexuelles. Depuis quelques années, elle constate l’essor d’une pratique inquiétante : le live streaming. Des hommes occidentaux, de tous âges et de toutes catégories socioprofessionnelles, se rendent sur des sites pornographiques afin de trouver des femmes, dans des pays en développement, prêtes à exposer des mineurs, parfois des nourrissons, et à les violenter face caméra en direct. Dernier exemple en date : fin juillet, un ex-agent de la Direction générale de la sécurité extérieure